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Publié le 15 juil. 2023 à 8:49
C’est un chancelier heureux de partir en vacances après une année compliquée qui s’est présenté vendredi à Berlin devant les médias pour sa traditionnelle conférence d’été. Alors qu’un sifflement prolongé d’un téléphone portable mal éteint agaçait la journaliste organisant les prises de parole, Olaf Scholz s’est même amusé à localiser le photographe fautif au premier rang. « C’est lui qui a la sonnerie Jingle Bells ! », a-t-il pointé en riant.
La tonalité du reste de l’échange de plus d’une heure et demi avec la presse fut cependant moins légère. Il faut dire que les tensions croissantes entre les trois partis de la coalition ces derniers mois ont renforcé les doutes sur leur capacité à surmonter le séisme provoqué par la guerre en Ukraine et le changement climatique sur le modèle économique allemand .
Selon un sondage de l’institut Forsa, 22 % seulement des personnes interrogées font confiance à la coalition pour relever ce défi tout à la fois énergétique, industriel et commercial. Cette défiance profite au parti d’extrême droite : l’AfD a doublé son score dans depuis les élections fédérales il y a deux ans. A 20 % dans les sondages, elle devance le SPD, les Verts et le FDP au pouvoir. Dans les Länder de l’est, le parti avoisine voire dépasse les 30 %.
17 milliards d’euros d’armes pour l’Ukraine
Olaf Scholz assure que l’AfD retrouvera les 10 % d’ici aux prochaines élections fédérales, dans deux ans. A mi-mandat, « le programme de modernisation et d’innovation mis en place par le gouvernement fédéral transmet le message suivant lequel tout ira bien pour chacun et chacune d’entre nous », a promis le chancelier. Le fait que la coalition ait, malgré l’absence de gaz russe, réussi à faire traverser au pays sans drame majeur l’hiver passé est à ses yeux la meilleure preuve de son efficacité.
Depuis, le pays est cependant entré en récession technique et la reprise économique semble plus incertaine chaque mois qui passe. Les recettes fiscales qui permettaient de mettre de l’huile dans les rouages des coalitions passées se réduisent, alors que le gouvernement doit investir massivement dans ses infrastructures et son armée. Olaf Scholz a par ailleurs renouvelé vendredi son soutien indéfectible à l’Ukraine, précisant que l’Allemagne lui livrerait des armes d’une valeur totale de 17 milliards d’euros d’ici 2027.
Rentrée chaude en perspective
Dans ce contexte, la détermination du ministre libéral des Finances à revenir à l’orthodoxie budgétaire tend plus encore les relations entre les trois partis, qui sont aussi bien divisés sur les priorités à fixer que sur la méthode à adopter pour transformer le pays. Quand Christian Lindner s’attache à libérer les entreprises au travers d’un projet de loi qui prévoit un allègement fiscal de 6 milliards d’euros par an, le ministre écologiste de l’Economie plaide pour un prix subventionné de l’énergie pour les grands industriels.
A la rentrée, l’allocation de base pour les enfants qui doit regrouper et élargir les prestations sociales existantes s’annonce particulièrement inflammable. Un projet de loi doit être adopté dès la fin août, mais les Verts exigent une dizaine de milliards d’euros par an de financement, tandis que le FDP veut se concentrer sur l’optimisation de l’accès aux prestations. S’il n’obtient pas gain de cause, le parti écologiste menace de bloquer le projet de fonds de pension ou « capital générationnel » des libéraux.
Olaf Scholz regrette que les divisions se soient étalées au grand jour ces dernières semaines durant les débats sur la loi chauffage, mais ces débats houleux au sein de sa coalition ne sont pas un signe de faiblesse. « Le consensus est une bonne voie qui fait avancer l’Allemagne », a-t-il assuré. Tout est cependant une affaire de tempo. Les élections régionales en Bavière et en Hesse le 8 octobre diront si celui de la coalition convainc les Allemands.
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