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Publié le 17 sept. 2023 à 17:50Mis à jour le 17 sept. 2023 à 18:51
Catastrophes et guerres en Afrique, casse-tête et dissensions en Europe. L’afflux massif depuis une semaine de migrants sur l’île de Lampedusa, en Italie, relance l’épineux débat sur le partage des responsabilités au sein de l’Union européenne, une question cruciale sur laquelle butent les Vingt-Sept depuis des années.
Depuis le début de la semaine dernière, plus de 200 bateaux contenant plus de 8.500 migrants sont arrivés sur l’île, située à moins de 150 kilomètres des côtes tunisiennes, et qui constitue une porte d’entrée très courue sur le Vieux Continent mais dont le centre consacré aux migrants compte… seulement 400 places.
Branle-bas de combat. Dimanche, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, s’est rendue sur l’île aux côtés de Giorgia Meloni, la présidente du Conseil italienne. « L’immigration irrégulière est un défi européen qui a besoin d’une réponse européenne », y a-t-elle affirmé, appelant les 26 autres Etats de l’Union à prendre leur part dans l’accueil des migrants : « Nous exhortons les autres Etats membres à utiliser le mécanisme de solidarité volontaire. »
Plan d’urgence
Ursula von der Leyen a aussi proposé un plan continental pour mieux affronter l’urgence. Parmi les points saillants, on retrouve une lutte accrue de l’agence européenne Frontex contre les passeurs, une accélération de l’aide financière promise à la Tunisie, principal pays de départ sur cette route migratoire, et le renforcement des « voies légales de l’immigration ». Elle entend aussi améliorer le dialogue avec les principaux pays d’émigration sur cette route, comme le Sénégal et la Côte d’Ivoire, pour y faciliter la réadmission des migrants ne remplissant pas les conditions d’asile en Europe.
L’enjeu est crucial. D’un point de vue humanitaire, d’abord, tant l’Italie, qui a vu débarquer près de 130.000 migrants depuis le début de l’année (deux fois plus que sur la même période en 2022), est au bord de l’asphyxie face à un tel flux. D’un point de vue politique, ensuite : à l’approche des élections européennes de juin 2024, les extrêmes droites, à l’image de Marine Le Pen et de Matteo Salvini qui dénoncent de concert une « submersion migratoire », tentent déjà de surfer sur cette nouvelle crise.
Pour Macron, un « devoir de solidarité »
« C’est l’avenir que l’Europe veut se donner qui se joue ici, car il dépend de sa capacité à affronter les grands défis », dont l’immigration, a déclaré dimanche Giorgia Meloni. Emmanuel Macron avait défendu vendredi un « devoir de solidarité européenne » avec l’Italie, tant la situation à Lampedusa montre, une nouvelle fois, que « les approches strictement nationalistes ont leurs limites ». Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, se rendra sur l’île ces prochains jours. De son côté, l’Allemagne a annoncé vendredi qu’elle continuerait d’accueillir les migrants arrivant d’Italie. Deux jours auparavant, elle avait pourtant annoncé la suspension d’un accord sur le sujet avec Rome.
Bien que divisés face à la crise migratoire, les Etats membres ont trouvé en juin un compromis sur deux propositions clés du nouveau pacte migratoire proposé depuis 2020 par la Commission européenne. Ils ont convenu d’un nouveau cadre commun pour la gestion de la migration et se sont entendus sur une refonte du règlement sur les procédures d’asile, avec de nouvelles procédures obligatoires aux frontières extérieures.
Au menu des sommets européens
Mais ces nouveaux règlements sont contestés par Budapest et Varsovie et doivent encore être approuvés par le Parlement européen, puis en trilogue avec la Commission et le Conseil, un calendrier qui ne permettra pas de répondre à l’urgence actuelle. En outre, les 27 Etats membres ne sont toujours pas parvenus à un accord sur le dernier texte de cette réforme du pacte migratoire, relatif à la gestion des situations d’urgence, comme celle que connaît Lampedusa. Le président du Conseil européen, Charles Michel, a indiqué dimanche que la gestion de l’immigration serait au menu de deux sommets de l’UE prévus en octobre.
Dimanche, des habitants mécontents de l’île ont tancé Ursula von der Leyen et Giorgia Meloni à leur arrivée. « Nous en avons assez que l’île serve de tribune » aux responsables politiques sans que leurs visites soient suivies d’effet, a lancé un pêcheur.
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