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Publié le 28 déc. 2023 à 10:30
Combien de temps encore Hong Kong va-t-il pouvoir conserver sa relative autonomie vis-à-vis de Pékin ? La question grandit dans le petit territoire. Car à l’ingérence politique croissante du Parti communiste s’ajoute une dépendance économique de plus en plus forte vis-à-vis de la Chine continentale, souligne le « Financial Times ». Le quotidien britannique rappelle que, depuis sa rétrocession par le Royaume-Uni en 1997, Hong Kong avait bénéficié à plein de la croissance échevelée de la Chine. Mais la pandémie de Covid-19 a mis un coup d’arrêt à cette dynamique.
La reprise post-pandémie se fait attendre et le gouvernement local a récemment réduit sa prévision de croissance pour 2023 à 3 % à peine, contre 5,5 % espérés en début d’année. Début décembre, l’agence de notation Moody’s a également dégradé la perspective de la dette souveraine à négative, juste après en avoir fait de même avec celle de la Chine, un reflet « des liens politiques, institutionnels, économiques et financiers étroits » entre les deux.
Reprise en main politique
« Hong Kong dépend de plus en plus de la Chine pour son tourisme, son commerce, ses marchés boursiers, ses investissements immobiliers et son secteur financier », souligne le « Financial Times ». Or, dans le même temps, Pékin n’a cessé de resserrer sa mainmise politique. La loi sur la sécurité nationale imposée par le pouvoir chinois en 2020 a réduit les voix d’opposition et les médias pro démocratie au silence.
Cette double évolution suscite l’inquiétude parmi les entreprises multinationales et les milieux d’affaires. Certaines sociétés étrang ères ont déjà préféré se délocaliser vers d’autres centres financiers, comme Singapour. Le nombre d’entreprises ayant un siège régional à Hong Kong a reculé à 1.411 l’année dernière, contre 1.541 en 2019, tandis que leurs effectifs ont chuté de plus de 30 %. Le nombre de banques est passé de 164 en 2019 à 155 l’an dernier et, parmi elles, le nombre d’établissements contrôlés par Pékin a augmenté.
Un statut spécifique en débat
Dans le même temps, le « Financial Times » révèle que les autorités multiplient les encouragements auprès des grandes entreprises chinoises pour venir investir à Hong Kong. Et à mesure que les expatriés quittent la ville, ils sont remplacés par un flux de plus en plus important de citoyens chinois.
Avocats, banquiers et dirigeants se demandent donc combien de temps la région pourra maintenir son statut spécifique, qui lui permet de bénéficier d’un taux d’imposition plus faible, d’un système législatif et juridique propre et d’une monnaie indexée sur le dollar.
Certains estiment toutefois que Pékin a tout intérêt à garder Hong Kong dans un système à part du reste du pays. Comme le note le « FT », « cela peut lui servir de terrain d’essai pour des projets pionniers, tels que la volonté de la Chine d’accroître l’utilisation du yuan à l’étranger, et comme canal pour attirer les capitaux étrangers ». Lors d’une rare visite à Hong Kong pour marquer l’anniversaire de la rétrocession de 1997, Xi Jinping a déclaré que le territoire devait maintenir son système « avec un haut niveau d’autonomie ».
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