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Publié le 18 nov. 2023 à 11:11
Une fois n’est pas coutume, il y avait un peu d’Emmanuel Macron chez Olaf Scholz vendredi soir. Non pas que le placide chancelier se soit lancé dans des envolées oratoires à la française. Mais son recours au « en même temps » avait de quoi rappeler le candidat de 2017.
Il est vrai qu’Olaf Scholz se livrait à un exercice délicat. Affirmer ses convictions sur la guerre entre Israël et le Hamas, tout en évitant un coup d’éclat de son hôte, le président turc, Recep Tayyip Erdogan.
Des attaques verbales contre Israël
Voilà quelques jours, ce dernier avait qualifié Israël « d’Etat terroriste » et remis en question la légitimité de l’Etat hébreu « en raison de son propre fascisme ». Des déclarations qui avaient choqué en Allemagne, où la lutte contre l’antisémitisme fait figure de raison d’Etat.
« Le 7 octobre, le Hamas a attaqué Israël de la manière la plus barbare qui soit », a martelé Olaf Scholz, tout en réaffirmant à plusieurs reprises qu’Israël avait le droit de se défendre. « En même temps, nous disons : chaque vie a la même valeur. La souffrance de la population civile palestinienne à Gaza nous accable. »
Même balancement vis-à-vis des discriminations. « Il n’y a pas de place en Allemagne pour l’antisémitisme. […] En même temps, je m’oppose à tous ceux qui veulent nier aux cinq millions de musulmans d’Allemagne leur place dans notre pays. »
Des attaques contre les Occidentaux
A ceux, qui avaient appelé à une annulation de cette rencontre, Olaf Scholz a répondu par une pirouette. « Monsieur le Président, ce n’est un secret pour personne que nous avons des points de vue différents, parfois très divergents, sur le conflit actuel. C’est précisément pour cela que nos discussions sont importantes. »
De son côté, le président Erdogan a évité les déclarations provocantes. A Berlin, il n’a pas parlé de « génocide » dans la bande de Gaza, ni clamé que « les principaux coupables des massacres à Gaza » étaient « les Occidentaux », comme il l’avait fait fin octobre, lors d’une manifestation de soutien à la Palestine.
A l’époque, il était allé jusqu’à soupçonner l’Occident de vouloir « créer une atmosphère de croisades » contre les musulmans.
« Tout a été rasé »
Recep Tayyip Erdogan a rappelé l’horreur du conflit, soulignant qu’il n’y « a presque plus de lieu que l’on puisse appeler Gaza. Tout a été rasé ». Et il a exhorté Israël à cesser « immédiatement » ses attaques. « Bombarder des hôpitaux ou tuer des enfants n’est pas dans la Torah. Vous ne pouvez pas faire cela », a-t-il dit.
Le président turc a nié toute connotation antisémite dans ses critiques contre Israël. « Pour nous, il ne devrait y avoir aucune discrimination entre juifs, chrétiens et musulmans dans la région ».
Limiter l’arrivée des migrants
Dans les faits, Olaf Scholz et Recep Tayyip Erdogan sont condamnés à se parler. Quelque 3,5 millions de Turcs vivent en Allemagne et constituent, selon les mots du président turc, « un pont humain » entre les deux pays.
Surtout, l’Allemagne et l’Union Européenne souhaiteraient renouveler le pacte signé en 2016 avec la Turquie, afin de limiter l’arrivée de migrants en Europe. Et sur le conflit ukrainien, Erdogan reste un interlocuteur pour envoyer des messages à Poutine.
L’Allemagne attend aussi de la Turquie qu’elle ratifie l’entrée de la Suède dans l’Otan tandis qu’Ankara souhaiterait pouvoir acheter 40 Eurofighter à Airbus. Une transaction à laquelle s’opposera probablement le Bundestag allemand.
Deux manières de répondre aux questions
A l’issue des discours, les deux seules questions ont été réparties entre une journaliste turque et un journaliste allemand. Chacun a mis en cause le dirigeant du pays adverse. Un reflet frappant de l’ampleur des divergences entre les deux pays.
Les deux dirigeants ont répondu aux questions chacun à leur manière. Olaf Scholz avec un « en même temps » et Recep Tayyip Erdogan en conseillant au journaliste de ne pas le menacer, alors que ce dernier s’interrogeait sur la livraison d’avions de chasse à un pays comme la Turquie.
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