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Publié le 9 nov. 2023 à 18:46Mis à jour le 9 nov. 2023 à 19:19
Difficile de légitimer la sixième édition du Forum de Paris sur la paix qui s’ouvre ce vendredi, alors que la guerre domine l’actualité, de l’Ukraine à Israël. L’Elysée a organisé à la hâte jeudi une conférence humanitaire pour Gaza. Le Forum a bâti son agenda sur le thème « Construire ensemble dans un monde de rivalités ».
La conférence sur l’aide humanitaire pour la population civile de Gaza a débouché sur un engagement financier de 1 milliard d’euros d’ici la fin de l’année, en grande majorité des pays européens et du Japon. La France fournira 80 millions d’euros, en sus des 20 millions annoncés peu après le début du conflit entre Israël et le Hamas. Les combats gênant considérablement l’acheminement de toute aide, le président Macron a réclamé « une pause humanitaire très rapide » et un « cessez-le-feu », c’est-à-dire un arrêt des combats.
La pause humanitaire est réclamée aussi par les Etats-Unis mais elle est refusée par Israël qui estime que cela donnerait un répit aux forces du Hamas. Toutefois, la Maison-Blanche annonçait jeudi soir, selon l’agence Associated Press, qu’Israël acceptait une pause de quatre heures par jour dans le nord de l’enclave afin de faciliter la fuite des civils de Gaza vers le Sud, en sécurité. Israël annoncerait chaque pause trois heures à l’avance.
La conférence, qui n’a pas donné lieu à la publication d’une déclaration commune, a réuni près de 80 délégations, selon l’Elysée, d’organisations humanitaires et d’Etats. La plupart des délégations étaient représentées par des dirigeants de second rang, à l’image de la sous-secrétaire d’Etat américaine pour la Sécurité civile, Uzra Zeya. Israël n’avait pas été invitée.
Désordre mondial
Pour Justin Vaïsse, fondateur du Forum de Paris sur la paix, le désordre mondial va en s’accentuant et fragilise la coordination sur les grandes questions du XXIe siècle. « Nous constatons que la rivalité sino-américaine rend impossible de discuter des biens communs comme des grands problèmes mondiaux que sont le climat ou la cybersécurité », souligne-t-il.
Depuis que la guerre commerciale s’est durcie sous l’administration Trump, tout est prétexte à l’affrontement. Ainsi, après l’épisode du ballon espion, le « tsar américain du climat », John Kerry, n’a pas pu parler à son homologue chinois pendant au moins deux mois. Cette rivalité s’est fait jour également lors des réunions de printemps des grandes institutions économiques internationales : la question d’alléger l’endettement des pays les plus contraints est devenue éminemment politique. Le Forum sur la paix doit d’ailleurs faire le point sur le sommet de juin dernier à Paris « pour un nouveau pacte financier mondial », censé aider les pays à lutter contre la pauvreté et le dérèglement climatique.
La volonté, partout, de « dérisquer » ses positions envers la Chine complique les négociations. Le démantèlement d’un réseau de fabricants chinois de Fentanyl par la justice américaine a encore durci les positions de Pékin. On verra si le sommet de l’Apec, qui se tient à San Francisco la semaine prochaine, puis la COP 28 à Dubaï donnent des signes d’assouplissement.
D’ici là, Paris veut profiter du Forum sur la paix pour lancer des discussions sur l’intelligence artificielle et la sécurité du cyberespace. Elles mettront en lumière le débat entre ceux qui veulent un modèle open source et ceux qui privilégient un cadre réglementé dominé par quelques grands acteurs.
Paris s’inquiète par ailleurs de la dissémination d’outils pour espionner, voire rançonner ou saboter, et veut réguler le secteur en distinguant les usages jugés légitimes et malveillants. L’objectif est d’élaborer une série d’engagements responsables pour les clients des logiciels. Mais aussi d’agir sur un marché globalisé en proposant des garde-fous sur les ventes et les exports.
V. R., Y. B., H. Va.
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