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Publié le 9 nov. 2023 à 18:25
Les incertitudes géopolitiques et les baisses de production de l’Arabie saoudite et de la Russie pèsent moins que le ralentissement de la demande et de l’économie mondiale. Ce jeudi, avant séance, le prix du baril de Brent a atteint son plus bas niveau depuis cet été, passant même sous les 80 dollars avant de se reprendre en cours de journée (+2,3 %).
La tendance de ces dernières semaines est claire : alors que la grande majorité des analystes voyaient le prix du baril dépasser les 100 dollars avant la fin de l’année, désormais cette perspective s’éloigne. Depuis son pic annuel de fin septembre, le cours du Brent s’est replié de près de 15 %.
« L’humeur est passée du paiement d’une prime de risque liée aux craintes géopolitiques sur l’offre, à une prime à la baisse liée à la demande, selon Ehsan Khoman, responsable de la recherche sur les matières premières chez MUFG. La demande chinoise atone est au centre des attentions, avec la chute des marges de raffinage, la constitution de stocks et l’augmentation attendue du trafic aérien qui se fait attendre . »
Des doutes en Chine et aux Etats-Unis
Les marchés – tout comme la Banque Mondiale – avaient craint les effets de la guerre au Proche-Orient sur l’offre de pétrole, avec notamment une extension du conflit qui aurait pu impliquer l’Iran et le détroit d’Ormuz. Téhéran a finalement joué la prudence, les flux de pétrole depuis les pays producteurs du Moyen-Orient ne sont pas affectés et le calme est revenu sur le marché du pétrole, et même sur celui du gaz, pourtant plus exposé aux risques dans la région . Le TTF, principal indicateur du marché européen, est quasiment revenu au niveau qui était le sien avant l’attaque du Hamas, le 7 octobre dernier.

L’attention s’est tournée vers la demande des deux principaux pays consommateurs, la Chine et les Etats-Unis. La demande chinoise n’a toujours pas rebondi au niveau attendu. L’agence fédérale américaine de l’information sur l’énergie a, elle, revu à la baisse les prévisions de consommation aux Etats-Unis. Celle-ci devrait chuter de 300.000 barils par jour en 2023, alors que les estimations précédentes tablaient sur une hausse de 100.000 barils par jour.
Les réactions des marchés sont donc sur le point de ruiner les efforts de l’Opep + pour tirer les prix vers le haut. La décision de l’Arabie saoudite et de la Russie de réduire leurs quotas de production au moins jusqu’à la fin de cette année avait fait flamber les cours. Pour Riyad, les marchés cèdent à la spéculation. Le ministre saoudien de l’énergie Abdulaziz bin Salman a rendu les spéculateurs responsables de la baisse des prix, affirmant que la demande, elle, restait forte. « Les gens prétendent que la demande est faible, c’est une manoeuvre », a-t-il lancé ce jeudi.
Le carburant en repli
Les analystes d’UBS soulignent qu’en effet, des signes montrent que la demande devrait rester soutenue dans les mois qui viennent. La consommation de pétrole augmente en Inde, elle a aussi grimpé de 13,5 % en Chine en octobre, par rapport à l’an dernier. « Nous nous attendons à ce que le pétrole reparte à la hausse, entre 90 et 100 dollars le baril, dans un contexte de demande mondiale toujours croissante et d’une offre contrainte », ajoute UBS dans une note, ce jeudi.
La stratégie de l’Opep +, qui doit se réunir le 26 novembre prochain, va néanmoins être mise à l’épreuve. La Russie a réaffirmé son soutien à la stratégie saoudienne, la semaine dernière, mais les données montrent que les exportations russes sont revenues à leur plus haut niveau depuis quatre mois, à 3,48 millions de barils par jour.
La baisse des prix du brut a en tout cas une conséquence immédiate : l’accalmie dans les pays occidentaux sur le marché des carburants. Aux Etats-Unis, le prix du gallon est descendu sous les 3,50 dollars, contre 4 dollars il y a quelques semaines. En France, le gazole est passé sous 1,85 euro la semaine dernière.
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