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Publié le 8 nov. 2023 à 17:22Mis à jour le 9 nov. 2023 à 8:58
La fatigue se lit sur les visages d’Hind Eleiwa et de son mari, évacués lundi avec d’autres ressortissants français vers l’Egypte via le point de passage de Rafah. Pour y parvenir, le couple a parcouru un long et dangereux trajet depuis Beit Lahia, dans le nord de la bande de Gaza où il résidait avant le conflit.
« L’armée israélienne nous a demandé de partir vers le sud mais aucun endroit n’était sûr », raconte Hind Eleiwa, détentrice d’un titre de séjour français lui permettant habituellement de rendre visite à ses deux enfants à Annecy et Marseille, et à sa petite fille. « A Khan Younès, deux immeubles de la rue où nous étions logés ont été bombardés le même jour. A Rafah, des civils ont dû attendre un jour de plus que nous pour être évacués et ont été blessés », rapporte Hind Eleiwa depuis son hôtel au Caire, où elle est arrivée mercredi, en espérant décoller vendredi pour la France.
Son mari a perdu 42 membres de sa famille dans le conflit, dont sa soeur, sa nièce et sa petite fille de deux ans, tuées dans une maison où ils avaient eux-mêmes séjourné une nuit plus tôt dans leur fuite. « Pour abattre un seul combattant du Hamas, l’armée israélienne vise des immeubles habités par des dizaines de civils ; il n’y a pas de proportionnalité », s’indigne la retraitée.

A Khan Younès, où Hind Eleiwa et son mari ont patienté plusieurs jours en attendant le feu vert pour se rendre à la frontière, les conditions de vie se dégradaient de jour en jour. « Les étals des supermarchés étaient presque vides et les gens faisaient la queue dès 5 heures du matin devant les rares boulangeries encore fonctionnelles, les autres étant fermées faute d’électricité », décrit Hind Eleiwa. « Mon mari devait se rendre quotidiennement chez un voisin détenant des panneaux solaires pour pouvoir recharger nos téléphones. » Le prix des tanks d’eau filtrée a également doublé, précise son époux, et il est devenu difficile de s’en procurer alors que de nombreux puits ont été bombardés.
Des convois insuffisants
Les quelques convois d’aide humanitaire entrés par le poste-frontière de Rafah vers le sud de l’enclave depuis sa réouverture partielle le 23 octobre ne permettent pas à la population de subvenir à ses besoins. « Seuls 550 camions ont pu rentrer en deux semaines, alors que 500 étaient acheminés quotidiennement avant la guerre », explique Juliette Touma, porte-parole de l’agence de l’ONU pour les réfugiés de Palestine (UNRWA).
Des besoins renforcés par les déplacements massifs de population. « Plus de 700.000 personnes sont réfugiées dans les écoles et entrepôts de l’agence, soit quatre fois plus que ce que nous avions envisagé dans nos pires scénarios », ajoute-t-elle. 120.000 personnes continuent de s’abriter dans les installations de l’UNRWA dans le nord de l’enclave encerclé par l’armée israélienne. « Beaucoup de civils se trouvent encore à Gaza City, parce qu’ils ne veulent pas ou ne peuvent pas partir ; notamment les malades et blessés des hôpitaux. »
A la conférence humanitaire internationale organisée jeudi à Paris, l’UNRWA entend réclamer un cessez-le-feu humanitaire et un accès à l’aide étendu et inconditionnel, notamment dans le nord de l’enclave complètement isolé. En plus des denrées alimentaires et médicales, l’agence espère également obtenir un accord pour le passage du fuel, auquel Israël s’oppose.
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