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Publié le 7 nov. 2023 à 18:48Mis à jour le 8 nov. 2023 à 17:09
Pour la première fois, Benyamin Netanyahou a levé le voile sur ses intentions à long terme. « Israël aura pour une période indéfinie la responsabilité de la sécurité » de la bande de Gaza, une fois le mouvement islamiste éradiqué, a-t-il défendu.
Le chef du gouvernement d’urgence d’union nationale n’a pas donné d’autres détails lors de son interview mardi à la chaîne de télévision ABC. Plusieurs de ses proches ont d’ores et déjà évoqué la création d’une « zone de sécurité » à la frontière du côté palestinien.
Instaurer une zone de tirs
Avi Dichter, le ministre de l’Agriculture et ancien chef du Shin Bet, le service de sécurité intérieure, s’est montré plus disert sur la question. Sans se prononcer sur la largeur de cette « zone de sécurité », il a indiqué que « personne ne pourrait pénétrer dans ce secteur et s’approcher du territoire israélien. Il s’agira d’une zone de tirs ». Le tracé sera déterminé en fonction des besoins de l’armée et de la proximité des localités israéliennes situées près de la frontière, théâtre de massacres le 7 octobre lorsque des commandos du Hamas ont tué plus de 1.300 Israéliens et pris 240 otages à Gaza.
Avi Dichter a critiqué le dispositif actuel de défense, situé du côté israélien sous forme d’une clôture électronique hypersophistiquée. Celle-ci a été enfoncée par de simples tracteurs et s’est donc avérée totalement inefficace. « Nous avons commis une erreur, il ne faut plus qu’un seul terroriste puisse s’approcher de la frontière comme c’était le cas jusqu’à présent », a-t-il ajouté.
Pas de solution miracle en vue
Le ministre des Affaires étrangères, Eli Cohen, a, lui aussi, fait allusion à cette option. « Après la guerre, le Hamas ne sera plus présent et le territoire de Gaza sera réduit », a-t-il prévenu. Israël veut aussi s’arroger le droit de lancer des opérations « antiterroristes » dans n’importe quel secteur de la bande de Gaza, comme elle le fait dans les zones et villes de Cisjordanie, censées être sous le contrôle de l’Autorité palestinienne présidée par Mahmoud Abbas.
Selon un diplomate israélien, la création d’une « zone de sécurité » présente l’avantage de rassurer les Etats-Unis et les Européens sur le fait qu’Israël n’a aucune intention de réoccuper en permanence la bande de Gaza évacuée en 2005, ni d’y construire de nouvelles colonies israéliennes comme l’a suggéré la frange la plus ultranationaliste des colons.
Certains experts militaires estiment toutefois qu’il faut rester prudent : aucune solution miracle n’est en vue. Israël avait déjà créé une « zone de sécurité » dans le sud du Liban à la suite de la guerre de 1982, qui avait laissé de mauvais souvenirs. Cette région frontalière a été évacuée sans gloire en 2000 à la suite d’attentats meurtriers à répétition contre les militaires israéliens et les membres de l’Armée du Liban Sud (ALS), une milice de supplétifs libanais. Ils avaient été commis par le Hezbollah, une organisation chiite armée et financée par l’Iran.
Eviter une nouvelle occupation
Ron Dermer, ministre israélien des Affaires stratégiques, a précisé mardi soir sur la chaîne américaine MSNBC que le Premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, n’avait « pas parlé d’occuper Gaza » après la guerre contre le Hamas. Israël « s’est retiré totalement de Gaza depuis 17 ans et on a récupéré un Etat terroriste. On ne peut pas répéter ceci, c’est évident. Une fois que le Hamas ne sera plus au pouvoir et après le démantèlement de son infrastructure, Israël devra avoir une responsabilité générale de sécurité pour une période indéfinie », a déclaré celui qui siège aussi en tant qu’observateur au cabinet de guerre israélien. Interrogé sur la manière dont sera organisée cette responsabilité, Ron Dermer a reconnu que la question restait ouverte mais précisé « qu’il ne s’agirait pas d’une occupation ».
« De façon générale, nous ne soutenons pas une réoccupation de Gaza et Israël ne le soutient pas non plus », avait déclaré mardi à la presse le porte-parole du département d’Etat américain, Vedant Patel.
Mercredi, les ministres des Affaires étrangères du G7 ont plaidé à Tokyo pour la mise en place de « pauses et couloirs humanitaires » à Gaza pour protéger les civils, tout en reconnaissant le droit d’Israël à se défendre contre le Hamas.
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