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Des hectares entiers de cultures de fruits et légumes d’hiver ont été abîmés par le passage de la tempête Ciarán. Des dégâts qui devraient durablement ébranler une filière tricolore déjà fragile.
Une bâche, une taule manquante, quelques carreaux brisés ou des destructions totales de serres… Quelques jours après le passage de la tempête Ciaran, l’heure est au bilan pour les maraîchers de l’ouest de la France. Les Côtes-d’Armor et le Finistère, où les rafales ont atteint par endroits plus de 150km/h, mais aussi le Morbihan ont été les départements les plus touchés. « Mais j’ai aussi eu de remontées de dégâts chez des agriculteurs du Calvados ou du Nord pas de Calais », indique Jonathan Chabert, maraîcher bio à Plédéliac (Côtes-d’Armor) qui souligne l’étendu des territoires touchés.
“Il y a entre 20 et 30 hectares de serres partiellement ou complètement détruites”, estime le responsable de la filière Fruits et légumes à la Confédération paysanne.
Au-delà des coûts, la reprise du travail est impossible dans certaines exploitations où les serres ont explosé ou dont la structure risque de s’effondrer.
« Au moins six mois de perdus »
« Il n’y a pas d’activité possible à part de plein champ, explique Jonathan Chabert, mais cela étant impossible en hiver, on se dirige vers une année de crise ».
Mais, pour rebâtir, les professionnels du maraîchage auront besoin de temps. Le délai de livraison pour une serre qui atteint en temps normal plusieurs semaines devrait être rallongé avec la demande découlant des dégâts de la tempête. À cela s’ajoute le travail d’installation et de mise en culture. « Résultat, on aura au moins six mois de perdus en production, en chiffre d’affaires et en revenus », anticipe le maraîcher.
Les dégâts vont affecter les volumes de production sur les fruits et légumes d’hiver comme les choux-fleurs, l’épinard, la mâche, les oignons mais aussi sur les récoltes du printemps prochain comme les tomates.
Il y aura aussi un impact sur la production de fraises hors-terre et notamment des fameuses fraises de Plougastel. « Mais les fraises de plein champ devraient normalement être moins touchées », espère Jonathan Chabert.
Une filière déjà fragile
Des conséquences préoccupantes pour cette filière déjà fortement fragilisée par la concurrence étrangère. « Plus de 50% des fruits et légumes vendus en France sont issus de l’importation », rappelle le secrétaire général de la confédération paysanne Thomas Gibert. « Mais des fruits et des légumes il y en aura toujours venus d’ailleurs pour les consommateurs in fine », ajoute-t-il.
Thomas Gibert souligne quant à lui la nécessité d’avoir un outil de gestion des risques climatiques pour le futur. Il plaide pour un fonds mutuel professionnel solidaire financé par l’amont et l’aval de la filière.
Lors de son déplacement dans le Finistère le vendredi 3 novembre, le président de la République Emmanuel Macron a annoncé que l’état de « catastrophe naturelle » et de « calamité agricole » sera déclenché « partout où on pourra le faire. » « S’agissant des pertes de récolte, celles-ci seront prises en charge dans le cadre du nouveau système assurantiel, y compris pour les agriculteurs non assurés, via l’indemnité de solidarité nationale (ISN) en cas de pertes catastrophiques », a indiqué le ministère de l’Agriculture dans un communiqué publié le même jour.
Quant à Jonathan Chabert, il estime que le gouvernement doit maintenant tenir ses promesses. Il recommande aussi de voir plus loin que l’urgence en organisant notamment une « déspécialisation du territoire » face aux risques climatiques.
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