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Publié le 31 oct. 2023 à 18:37
Entre élan moderniste et pâté architectural, le lieu choisi pour débattre de la nouvelle politique industrielle allemande présentée la semaine dernière par le ministre de l’Economie, Robert Habeck, avait tout du symbole. Les représentants du patronat et des syndicats étaient réunis mardi au Radialsystem à Berlin, une ancienne station de pompage des eaux usées de la fin du 19e siècle, tout de briques et d’ocre, étrangement enjambée par un rectangle de verre et de métal.
De la même manière, la stratégie proposée par Robert Habeck se promet de décarboniser rapidement l’économie allemande tout en conservant la diversité de son tissu industriel « du groupe mondial à la petite entreprise en passant par les champions cachés de taille moyenne ».
« L’Allemagne a encore une chaîne de production industrielle intacte, contrairement à d’autres pays qui ont renoncé aux cols bleus et aux productions à forte consommation d’énergie pour se concentrer sur les services et la finance », a-t-il souligné. Ces industries de la chimie, d’acier ou du verre sont nécessaires dans une chaîne de production allemande « très intégrée verticalement ».
L’industrie énergivore «va dans le mur»
La mesure phare de son plan vise à maintenir cette industrie à flot, le temps de sa transformation : elle passe par des rabais sur les prix de l’électricité pour l’industrie pendant une période transitoire. « Sans prix de l’énergie compétitifs, l’industrie de base à forte consommation d’énergie va droit dans le mur », a commenté la présidente de la Confédération allemande des syndicats (DGB), Yasmin Fahimi. Cette aide d’Etat soutenue par les syndicats comme le patronat est débattue depuis des mois au sein du gouvernement.
Le ministre des Finances Christian Lindner s’y oppose, tout comme le chancelier Olaf Scholz, dont le parti, le SPD, y est pourtant plutôt favorable. Les chances de Robert Habeck de remporter la partie sont encore de « 50/50 », a-t-il estimé mardi. La question sera débattue lundi prochain avec les régions allemandes. L’adoption du budget 2024 en deuxième lecture le 28 novembre devrait « apporter une certaine clarté » a-t-il espéré mardi.
Bureaucratie : 3% du chiffre d’affaires des PME
Dans tous les cas, les arbitrages sur la future politique industrielle devront être pris « rapidement », plaide le ministre de l’Economie. L’Allemagne doit apprendre « à prendre des décisions, même si elles ne sont pas parfaites à 100 % plutôt que d’attendre encore cinq ans », a-t-il lancé.
Une seule mesure fait véritablement l’objet d’un consensus : l’accélération et la simplification des procédures d’autorisation. Le gouvernement a présenté il y a une semaine 140 mesures pour élaguer le maquis bureaucratique et accélérer ainsi l’installation des éoliennes .
La charge bureaucratique absorbe environ 3 % du chiffre d’affaires annuel d’une PME dans le secteur de la construction et installation de machine, estime une analyse de l’institut de recherche sur les PME à Bonn (ifm). A côté du débat sur le prix de l’électricité qui cristallise l’attention, «d’autres changements structurels tout aussi difficiles » sont nécessaires, a résumé Robert Habeck.
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