[ad_1]
Publié le 29 oct. 2023 à 11:28
Ce samedi 28 octobre, lunettes de soleil aviator et keffieh sur les épaules, le président turc Recep Tayyip Erdoğan a fustigé Israël et le bloc occidental devant plusieurs centaines de milliers de personnes brandissant des drapeaux turcs et palestiniens, conviés à un « grand meeting pour la Palestine » dans la banlieue ouest d’Istanbul.
« Ceux qui ont versé des larmes de crocodile pour les civils massacrés dans la guerre Ukraine-Russie hier regardent aujourd’hui la mort de milliers d’enfants innocents en silence », a lancé le leader turc à la foule, qui répondait par les cris de « Allah Akbar ! » et de « Israël assassin ! ».
Rappel des diplomates israéliens
« Ô Occident, je t’interpelle. Voulez-vous recommencer un affrontement entre le croissant et les croisés ? La Turquie n’est pas morte, elle est debout. Sachez que nous existons au Moyen-Orient comme en Libye et au Karabakh » a-t-il poursuivi, bravache, une image de la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem montée sur l’estrade en arrière-plan.
Pour l’occasion, le chanteur Cat Stevens, rebaptisé « Yusuf Islam » depuis sa conversion à l’islam en 1977, est venu apporter son soutien au président turc. « Alhamdulilah, je remercie le peuple et le leadership turc d’avoir adopté la bonne posture dans ce conflit alors que de nombreux autres pays sont tombés du mauvais côté de la justice et assistent ce génocide contre les Palestiniens » a-t-il déclamé en anglais à la foule. Suite aux déclarations d’Erdogan, Eli Cohen, le ministre des Affaires étrangères israélien, a ordonné le rappel des représentants diplomatiques israéliens dans le pays, condamnant les « déclarations dures de la Turquie ».
Si Recep Tayyip Erdoğan a un temps cherché à se poser en médiateur dans le conflit qui oppose Israël au Hamas depuis le 7 octobre , mercredi dernier, il avait fini par déclarer que ce dernier n’était pas « une organisation terroriste », mais un « mouvement de libération patriotique qui protège les terres et le peuple palestiniens ».
La réconciliation enterrée
Ainsi le « reis » a-t-il enterré la réconciliation opérée entre Ankara et Tel Aviv il y a près d’un an, et qui expliquait sans doute la posture plus nuancée qu’il avait adoptée jusqu’alors. En effet, si la Turquie a longtemps servi de base arrière pour le Hamas et sa branche militaire, au cours des derniers mois, elle avait expulsé plusieurs dizaines de membres de l’organisation à la demande d’Israël.
Et si le leader politique de l’organisation Ismail Haniyeh, qui passe son temps entre la Turquie et le Qatar, se trouvait à Istanbul le jour de l’attaque contre l’Etat hébreu, selon le média américain « Al-Monitor », les autorités turques lui ont discrètement demandé, à lui et à son entourage, de quitter le pays.
Par ces diatribes contre Israël, qu’il a qualifié de « criminel de guerre » samedi, Recep Tayyip Erdoğan prétend recouvrer l’aura de défenseur indéfectible des Palestiniens qu’il s’était construite dans le monde musulman sunnite au cours des quinze dernières années.
[ad_2]
Source link