[ad_1]
La Chine accueille cette semaine les représentants de 130 pays participant au projet des Nouvelles routes de la soie.
Une célébration en grande pompe. La Chine accueille depuis lundi les représentants de quelque 130 pays, pour l’imminent forum des Nouvelles routes de la soie où est attendu Vladimir Poutine mercredi.
Les Nouvelles routes de la soie, ou initiative « La Ceinture et la Route » selon son appellation officielle, sont un ambitieux projet lancé il y a 10 ans sous l’impulsion du président chinois Xi Jinping pour accroître l’influence de la Chine en Asie, en Europe et en Afrique.
À travers un investissement pharaonique, initialement prévu à 1.000 milliards de dollars d’ici 2049, il vise à améliorer le développement et les liaisons commerciales entre l’Asie, l’Europe et l’Afrique grâce au financement de la construction de ports, de voies ferrées, d’aéroports ou de parcs industriels, via des milliards de dollars de prêts chinois. Ces infrastructures doivent également permettre à la Chine d’accéder à davantage de marchés et ouvrir de nouveaux débouchés à ses entreprises.
Quelles retombées économiques?
Difficile de connaître précisément l’état d’avancée du projet. Même si certaines infrastructures ont déjà été construites, à l’image du nouveau pont terrestre eurasien entre la Russie et la Chine, un TGV en Indonésie ou encore un aéroport au Cambodge financés par la Chine. En Europe, il y a notamment eu le rachat du port Pirée à Athènes pour près de 400 millions d’euros et en Afrique une ligne de chemin de fer au Kenya pour 5 milliards de dollars.
Au total, plus de 130 pays ont signé pour faire partie des Nouvelles routes de la soie. Selon Pékin, le projet a généré quelque 1.900 milliards d’euros de contrats dans le monde, soit environ la taille de l’économie de la Russie ou de celle du Canada. Le gouvernement chinois indique par ailleurs que les pays participant à cette initiative doivent plus de 280 milliards d’euros à la Banque d’import-export de Chine (Eximbank).
Les prêts accordés par Eximbank pour les chantiers des Nouvelles routes de la soie atteignent quant à eux 2200 milliards de yuans (284,3 milliards d’euros). Ce chiffre est « largement sous-estimé », commente à l’AFP Niva Yau, chercheuse au Global China Hub du groupe de réflexion Atlantic Council. « D’autres travaux de recherche universitaire ont été consacrés à ces dettes cachées qui pourraient s’élever à 800 milliards de dollars », assure-t-elle.
Un projet revu à la baisse?
Le projet est d’ailleurs critiqué à l’international pour l’endettement dangereux qu’il fait peser sur des pays pauvres. « Partout dans le monde, la vision de ce projet s’est dégradée par rapport à l’origine », commente sur BFM Business Jean-François Di Meglio, président de l’Asia Centre.
De son côté, la Chine semble revoir ses ambitions à la baisse. Xi Jinping a notamment dit privilégier désormais les projets « petits et beaux ». Une façon détournée d’expliquer qu’avec le retour des tensions géopolitiques et le ralentissement économique, la Chine n’a plus le choix de réduire la voilure.
Il faut dire que le contexte a bien changé en dix ans. Lorsque le projet des Nouvelles routes de la soie a été lancé, « on était dans un Chine triomphante. (…) On était aussi au début de l’avènement de Xi Jinping. On pouvait voir la continuité de cette Chine qui s’ouvrait au monde », rappelle Jean-François Di Meglio. Mais « il est clair que la configuration géopolitique a totalement changé en dix ans ».
Malgré les critiques, le gouvernement chinois a assuré la semaine dernière que le projet des Nouvelles routes de la soie allait « apporté de vrais bénéfices aux pays participants ». Mais tous ne sont pas de cet avis: l’Italie, seul pays développé à participer au projet, a indiqué le mois dernier envisager de s’en retirer.
[ad_2]
Source link