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Publié le 7 oct. 2023 à 8:01
A la veille du congrès des Travaillistes, Keir Starmer ne pouvait rêver mieux : une victoire haut la main du Labour dans la circonscription écossaise de Rutherglen, près de Glasgow, où se tenait jeudi une élection anticipée. Ce scrutin était d’autant plus important dans la perspective des prochaines élections générales que l’Ecosse sera l’un des terrains de bataille les plus stratégiques. Pour espérer gagner une majorité à Westminster, le Labour devra reprendre la province aux indépendantistes du SNP.
C’est dans ces circonstances porteuses que le leader travailliste ouvre à partir de samedi le Congrès annuel de son parti à Liverpool, sans doute le dernier avant les prochaines élections, qui interviendront au plus tard en janvier 2025. L’occasion pour lui d’affirmer sa stature de potentiel chef d’Etat , alors que son parti devance toujours les Conservateurs de 20 points dans les sondages.
Radicalisation risquée des Conservateurs
Le hasard du calendrier fait que cette grand-messe se tient, pour une fois, après celle des Tories. Or, la prestation des Conservateurs la semaine dernière n’a pas fait bouger les lignes, du moins pour l’instant. Le discours du Premier ministre Rishi Sunak traduit une radicalisation à droite perçue comme risquée. Un sondage Yougov publié dans le « Times » de vendredi montre que les intentions de vote restent inchangées et que ses principales annonces recueillent autant d’opposition que de soutien.
Les circonstances sont ainsi bien différentes de celles qu’a connues Keir Starmer à ses débuts , notamment lors de son congrès il y a deux ans, où il avait essuyé quelques huées dans la foule, une fronde sur les modalités de vote au sein du parti et une démission au sein de son « cabinet ».
Participation des entreprises
Cette année, la conférence du parti se démarque par une participation exceptionnelle des entreprises qui tablent sur une victoire travailliste. Près de 16.000 personnes sont attendues à Liverpool – un record. Signe que les temps ont changé depuis l’ère Corbyn, le Congrès a attiré des sponsors tels que Barclays, Vodafone, Google, et même Goldman Sachs.
Le Labour doit regagner 123 sièges par rapport à son score désastreux de 2019, soit un score jamais vu depuis l’après-guerre.
Selon un sondage Bloomberg, les deux tiers des professionnels dans la finance pensent qu’une victoire du Labour sera favorable aux marchés. Il se murmure même que les journaux de Rupert Murdoch (« The Sun », « The Times »), à la ligne éditoriale pourtant conservatrice, pourraient soutenir le candidat travailliste, à en croire son biographe Michael Wolff.
Enjeu de la majorité
Rien ne dit, toutefois, que la victoire est acquise. D’abord, le système électoral britannique basé sur le « first-past-the-post » (« le premier obtient le poste » dans chaque circonscription) fait que le parti recueillant le plus de voix n’est pas toujours celui qui obtient la majorité. En outre, le Labour doit regagner 123 sièges par rapport à son score désastreux de 2019, soit un score jamais vu depuis l’après-guerre. D’où, aussi, l’enjeu de l’Ecosse où les Travaillistes se partagent le vote « progressiste » avec les indépendantistes du SNP .
Le parti reste hanté par le scénario des élections de 1992, où Neil Kinnock avait, contre toute attente, perdu face au conservateur John Major. « Les travaillistes devront conserver une bonne discipline, car le parti est toujours divisé, observe James Blagden, analyste politique pour le think tank « UK Onward ». Pour l’instant, ils n’ont pas encore annoncé de politique forte parce qu’ils n’avaient pas à le faire. Le véritable test sera quand ils présenteront leur programme. »
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