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Publié le 3 oct. 2023 à 13:00
Comme chaque année depuis l’élection de Joe Biden à la présidence des Etats-Unis, les seigneurs de Wall Street vont être auditionnés au Sénat. Le démocrate Sherrod Brown, qui préside le comité bancaire de la chambre haute, a convoqué les dirigeants des huit « banques systémiques mondiales » basées aux Etats-Unis, pour qu’elles rendent des comptes.
Lors de cette audition qui doit se tenir le 6 décembre, JPMorgan , Bank of America, Citigroup, Goldman Sachs, Bank of New York Mellon, Morgan Stanley, State Street et Wells Fargo doivent s’attendre à être bousculées par les sénateurs.
Punir les « méga banques »
En défenseur de « l’économie de Monsieur tout-le-monde », Sherrod Brown estime de son devoir de questionner « les plus grosses banques qui détiennent trop de pouvoir dans l’économie », déclare-t-il dans un communiqué.
« Les méga banques de Wall Street continuent à engranger des profits records et à récompenser les entreprises qui augmentent les prix sur le dos des Américains », dénonce-t-il aussi.
Les motivations électorales du président du comité sont évidentes. Sherrod Brown est élu d’un Etat, l’Ohio, à dominante républicaine et populiste. Pour se faire réélire l’année prochaine, il a intérêt à montrer du doigt le grand capital.
Il a d’ailleurs réalisé un coup d’éclat en juin avec sa proposition de loi bipartisane en réaction à la crise bancaire du printemps . Le comité bancaire a voté à la quasi-unanimité ce texte élaboré avec le républicain Tim Scott (par ailleurs candidat à la primaire républicaine).
L’objectif était de punir les dirigeants des banques ayant fait faillite, et d’empêcher les méga banques de multiplier les acquisitions.
La très profitable hausse des taux
De plus, après un an et demi de hausse des taux, les profits confortables des « méga banques » témoignent d’un double effet d’aubaine. Au printemps, avec la panique bancaire, il y a eu la fuite des déposants vers les « bonnes » banques, celles qui ne risquaient pas de faire faillite en raison de leur taille.
Surtout, la rémunération des dépôts des particuliers a crû beaucoup moins vite que le coût des crédits pratiqués par leur banque. Alors que le taux moyen pour un emprunt immobilier dépasse 7 % aux Etats-Unis, l’épargne est rémunérée en moyenne autour de 0,45 %…
Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que JP Morgan prévoie d’engranger 87 milliards de dollars de revenus nets d’intérêt en 2023 – cet indicateur mesure la différence entre le coût des dépôts et celui des emprunts.
En Europe, cela s’est terminé par des taxes exceptionnelles sur les surprofits des banques. C’est peut-être ce qui guette les banques américaines. Elles ont aussi du souci à se faire avec les empêcheurs de tourner en rond comme Apple, dont le compte d’épargne rémunéré à 4,15 % a attiré plus de 10 millions de clients en six mois.
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