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Lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes défense, le nouveau chef d’État-major de la Marine (CEMM) a soulevé les enjeux d’un deuxième porte-avions. Recruter et former deux équipages pour l’ensemble du groupe aéronaval demanderait un « effort colossal ».
La France aura-t-elle un jour un deuxième porte-avions? La question a été officiellement posée par un amendement dans la loi de programmation militaire 2024-2030. La direction générale de l’armement (DGA) doit rendre une étude de faisabilité qui doit être rendue en 2028. Le sujet est évidemment suivi de près par l’amiral Vaujour, nouveau chef d’État-major de la marine (CEMM).
« Vous dire que je n’aimerais pas un second porte-avions, ce n’est pas vrai, mais objectivement, nous avons actuellement un système cohérent », a noté le chef de la marine nationale lors d’une rencontre avec l’Association des journalistes défense (AJD) en soulignant « l’effort colossal » pour passer à deux navires.
Cet effort repose sur de nombreux points. Financier et industriel, bien sûr, mais pas seulement. Pour le CEMM, les questions de ressources humaines sont à étudier de près. « L’enjeu RH est (…) difficile à atteindre », reconnaît l’amiral Vaujour en rappelant que ce problème était déjà sensible quand la France disposait du Foch et du Clémenceau entre les années 60 et 90. Ces deux bâtiments permettaient d’assurer une permanence en mer.
« Déjà à l’époque, les enjeux RH étaient importants. Pour maintenir deux porte-avions, il y a un socle d’équipage à maintenir sur chacun et ce n’était déjà pas simple à l’époque », souligne le CEMM.
Doubler les effectifs du groupe aéronaval
Il est déjà prévu 2000 marins pour le futur porte-avions de nouvelle génération (PA-NG) dont 500 pour le groupe aérien embarqué. Il en faudrait de fait 2000 de plus. Un second bâtiment imposerait aussi de doubler l’armada qui se déplace avec lui. Le groupe aéronaval est constitué d’un sous-marin nucléaire d’attaque (SNA), quatre frégates (deux multimissions et deux antiaériennes), un patrouilleur et d’un navire ravitailleur. Soit environ un millier de marins dont il faudrait doubler le nombre.
Avec le recrutement, la formation est un point tout aussi sensible qui concerne l’ensemble des nouveaux navires de la Marine nationale, non seulement le PA-NG, mais aussi les sous-marins comme le SNLE (sous-marin nucléaire lanceur d’engins) de 3e génération ou les cyber frégates de défense et d’intervention.
« Tout cela nécessite une méthodologie de recrutement pour un vrai changement dans la méthodologie de formation. Nous sommes sur le temps long, pour preuve, le patron du futur porte-avions n’est peut-être même pas encore rentré dans la Marine », note le CEMM.
La France pourra-t-elle assurer ses missions navales avec un seul groupe aéronaval? L’amiral Vaujour en est convaincu.
« L’un des grands principes de la LPM 2024-2030 est la cohérence plutôt que la masse. Aujourd’hui, on est bien avec un porte-avions ».
Des engagements plus durs, brutaux et imposés
Par ailleurs, il note qu’avec la guerre en Ukraine qui s’étend en Mer Noire et qui peut survenir dans d’autres endroits du globe, il n’est plus envisageable d’agir seul face à une « accélération du désordre ». « Il faut qu’on soit capable de faire face à de la haute intensité, mais pas tout seul » pour pouvoir intervenir à tout instant partout où se serait nécessaire.
« Il faut une stratégie de partenariat avec d’autres comme les Américains, les Britanniques, les Italiens et d’autres Européens qui peuvent nous suivre ».
« On doit se préparer à des engagements plus durs, à être engagé de manière brutale et pas de manière choisie. On n’est plus dans des guerres choisies, mais dans des guerres imposées et probablement de manière très brutale » prévient l’amiral Vaujour.
Le nouveau CEMM s’aligne ainsi sur la vision de son prédécesseur l’amiral Vandier et du chef d’État-major des Armées le général Burkhard dont la doctrine est de « gagner la guerre avant qu’elle n’arrive ».
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