A quoi le prêt immobilier à taux bonifié va-t-il ressembler et qui y aura droit?

Un prêt à taux bonifié pour aider les classes moyennes à devenir propriétaire. Bercy compte sur les parlementaires pour l’intégrer au budget 2024. Il cohabiterait avec le PTZ dédié aux ménages plus modestes. Pour l’instant les contours sont flous.

Une chose est sûre, on ne serait pas sur du 0% d’intérêts comme le PTZ (prêt à taux zéro) mais sur un taux préférentiel. « Pourquoi pas moitié moins que les taux de marché », évoque un parlementaire chargé de travailler sur le sujet. Cela donnerait par exemple aujourd’hui un prêt à taux bonifié (PTB) à 2% d’intérêts pour les ménages éligibles.

Sur le profil de ceux qui pourront en bénéficier, on parle de classe moyenne. L’idée, croit-on comprendre, serait donc de cibler ceux dont les revenus depassent les plafonds de ressources du PTZ. Ils vont aujourd’hui de 24.000 euros par an pour une personne seule dans les territoires ruraux à 37.000 euros en zone tendue. Reste à connaître jusqu’où iront les plafonds de ressources du futur PTB.

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Il existe encore d’autres inconnues. Ce prêt s’adressera-t-il uniquement aux primo accédants ou à tout le monde? Sera-t-il dédié à des achats spécifiques (ancien / ancien rénové, neuf)? Sur tout ou partie du territoire? Et puis jusqu’où ce PTB couvrira l’emprunt, sachant qu’aujourd’hui le PTZ va de 20 à 40% du montant total du crédit?

La place de l’immo : Comment rendre l’accès au financement plus simple sans surendetter les emprunteurs ? – 26/09

Gommer la hausse des taux des 2 dernières années

Quel gain final potentiel cela devrait-il permettre à un acheteur? BFM Business a demandé à un courtier de réaliser une simulation. On est parti d’un PTB à 2% sur 40% du crédit. Pour un emprunt à 300.000 euros, le ménage pourrait économiser 30.000 euros sur le coût global de son crédit. Concrètement, résume ce courtier, cet emprunteur aurait récupéré ce qu’on a perdu ces 2 dernières années avec la hausse globale des taux d’intérêts.

Et c’est précisément ce que nous disait une source mercredi soir au ministère du Logement: l’idée de ce PTB est bien de pouvoir gommer au moins partiellement les effets de la hausse des taux.

Quant au coût pour les finances publiques, impossible à ce stade de le connaître. Mais on peut déjà se dire que, compte tenu des contraintes budgétaires, l’État n’ira sans doute pas au-delà de ce qu’il va économiser avec le recentrage annoncé du prêt à taux zéro. Un jeu de vases communicants en somme.