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(BFM Bourse) – La banque a abaissé sa recommandation sur le groupe d’expérience client externalisée « d’acheter » à « neutre ». Elle estime que la croissance de moyen terme du groupe sera divisée par près de deux en raison notamment de l’impact de l’intelligence artificielle sur les prix, même si elle reconnaît que le groupe a des arguments à faire valoir en la matière.
Teleperformance connaît une année boursière 2023 pour le moins compliquée. Le spécialiste de l’expérience client externalisée accuse une baisse de 48% depuis le 1er janvier, la plus forte du CAC 40.
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Le groupe a déçu sur sa croissance à plusieurs reprises et a abaissé son objectif annuel de progression des revenus en juillet. Il a aussi annoncé une acquisition importante (le luxembourgeois Majorel) qui a été mal reçue par le marché. A ce cocktail se sont superposées des craintes sur l’impact de l’intelligence d’artificielle (IA) générative, celle au coeur de ChatGPT, sur le modèle d’activité de la société.
L’entreprise, elle, assure que ce phénomène technologique sera positif pour elle, notamment via une amélioration de sa productivité. La société possède d’ailleurs son propre outil « TEP genAI ».
Mais ce mercredi, UBS vient davantage alimenter les inquiétudes sur ce point que les effacer. La banque suisse a abaissé sa recommandation « d’acheter » à « neutre » sur la valeur et a réduit son objectif de cours à 130 euros contre 380 euros précédemment.
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Déflation dans le secteur
Ce qui pèse sur l’action Teleperformance qui a perdu 3% mercredi, à 114,2 euros, dans un marché en légère baisse, le CAC 40 perdant 0,03%. Il s’agit du repli le plus prononcé de l’indice parisien.
Pour la banque suisse, la société a « une longue bataille » à mener « pour reconvaincre ». « Les vents contraires actuels sur la croissance et les débats sur les perturbations à long terme ont peu de chances de se dissiper rapidement », souligne la banque helvétique.
L’établissement note que le groupe fait face actuellement à des pressions sur les volumes sur certains marchés finaux (des « verticales », dans le jargon), comme les services internet et les télécoms, ainsi qu’à des tensions sur les prix car les clients se tourne vers des services off-shore moins coûteux.
A plus long terme, UBS s’est posée la question des potentielles répercussions que pourrait occasionner l’IA générative. « Compte tenu de la forte intensité de main-d’œuvre et du degré de répétitivité des tâches dans l’industrie CX (expérience client, NDLR), les investisseurs craignent clairement que l’IA générative ne perturbe complètement les entreprises en place », constate la banque.
« La technologie n’en est qu’à ses débuts »
« Bien que nous n’ayons pas encore vu des contrats indiquant un effondrement des prix ou de nouveaux entrants, la technologie n’en est qu’à ses débuts et il faudra peut-être des années avant que toutes les implications ne soient apparentes », juge-t-elle. L’incertitude sur l’évolution de l’action risque donc de persister.
UBS estime que les outils d’IA générative devraient accélérer la déflation des prix dans le secteur en permettant des solutions à moindre coûts, ce qui se traduirait par une baisse des prix de 6% par an sur la période 2022-2027, contre 4% entre 2010 et 2020, selon ses estimations.
Néanmoins, Teleperformance étant un grand leader d’un secteur atomisé, la société devrait pouvoir mettre en œuvre ces nouveaux outils d’IA générative pour améliorer sa productivité et enrichir son offre de services, anticipe-t-elle.
En conséquence, elle table sur une croissance en données comparables de moyen terme de 4,5% par an, contre 9% sur les dix dernières années. Ce qui l’a amené à abaisser à 4% sa prévision de croissance organique moyenne sur la période 2022-2027, contre 7,5% dans son précédent modèle d’évaluation, ainsi que son estimation de marge de bénéfice avant impôts, charges d’intérêts et amortissements (Ebita) en 2027, qui passe de 16,5% à 15,7%.
La banque pense donc que le groupe peut conserver des marges autour de 15%. « Mais compte tenu de l’augmentation des investissements technologiques, il s’agira d’un équilibre difficile à trouver, car il faudra une croissance de la productivité et des nouveaux services pour compenser la déflation, et un coût moyen par ETP plus faible », prévient-elle.
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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