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Publié le 26 sept. 2023 à 18:10Mis à jour le 26 sept. 2023 à 18:48
Deux ex-Premiers ministres, trois anciens ministres des Finances, trois maires de grandes villes, des anciens ministres des transports et… l’actionnaire américain du club de foot Birmingham City. Au fil des jours, la liste de ceux qui s’insurgent contre les coupes envisagées dans le chantier du TGV anglais ne cesse de s’allonger.
Malgré cette levée de boucliers, le gouvernement britannique reste sur la même ligne : « Le ministre des Finances et le Premier ministre regardent comment les coûts peuvent être contrôlés », a déclaré mardi sur Sky News Chris Philp, secrétaire d’Etat au sein du ministère de l’Intérieur, ajoutant qu’« aucune décision n’avait été prise concernant les tronçons restants de HS2 ».
Le tronçon entre Birmingham et Manchester menacé
Selon les informations du « Times », le Premier ministre, Rishi Sunak, est décidé à annuler le tronçon à grande vitesse entre Birmingham et Manchester et à écourter celui entre Birmingham et Londres, si bien que le train arriverait dans la banlieue ouest de Londres plutôt qu’à la gare d’Euston, en plein coeur de la capitale.
L’annonce interviendrait au moment du débat budgétaire, en novembre, afin d’éviter d’enflammer les rangs du parti conservateur à quelques jours du Congrès qui, pour ne rien arranger, se tient à Manchester.
Emblème du rééquilibrage territorial
HS2, pour « High Speed 2 », est le projet de ligne à grande vitesse qui relierait Londres à Birmingham en 50 minutes (contre 1 h 20 aujourd’hui) et Manchester en 1 h 40. Annoncé en 2010 après l’élection de David Cameron, ce chantier, soutenu par cinq Premiers ministres d’affilée, est devenu l’emblème d’une politique de rééquilibrage territorial (« levelling up ») au coeur du programme des conservateurs.
Depuis cette annonce en fanfare , les retards se sont accumulés et la facture du projet n’a cessé de s’allonger. Au lieu des 33 milliards de livres évoqués en 2009, le coût du TGV anglais pourrait dépasser les 100 milliards.
Plusieurs raisons sont évoquées pour expliquer ce dérapage. D’abord la ligne a été conçue pour que les trains aillent jusqu’à 360 kilomètres par heure, soit 10 à 20 % plus vite que les TGV français. Ceci a entraîné un coût supplémentaire, pour un bénéfice aujourd’hui contesté. Les études de sol ont par ailleurs justifié des consolidations supplémentaires. Il a fallu également rajouter des kilomètres de tunnel pour apaiser les inquiétudes locales. A cela s’est ajoutée l’inflation qui pénalise tous les projets d’infrastructure.
Une facture « totalement hors de contrôle »
Le ministre britannique des Finances, Jeremy Hunt, n’a pas vraiment rassuré en affirmant que les coûts du chantier étaient « totalement hors de contrôle ». Au fil des années, le dérapage financier de HS2 et son éventuel report sont devenus un serpent de mer de la politique britannique. Une partie du tracé, entre Birmingham et Leeds, a déjà été annulée en novembre 2021.
Si la récente polémique a été aussi vive, c’est que l’annulation du tronçon entre Birmingham et Manchester pourrait remettre en cause le bien-fondé du projet. En effet, le temps gagné sur la partie Birmingham-Londres ne serait pas suffisant pour générer les retombées économiques attendues. Interrogé sur le sujet, Rishi Sunak s’est contenté d’indiquer que le rééquilibrage régional ne reposait « pas uniquement sur de grands projets ferroviaires ».
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