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Publié le 25 sept. 2023 à 5:59Mis à jour le 25 sept. 2023 à 18:43
La France va quitter le Niger. Le président français, Emmanuel Macron, a annoncé lors de son intervention télévisée dimanche soir que l’ambassadeur de France au Niger allait prochainement rentrer en France.
Les 1.500 soldats français, engagés dans une coopération militaire de longue date avec leurs homologues nigériens contre les djihadistes, vont eux aussi revenir « dans les semaines et mois qui viennent », sans précision sur les effectifs concernés . Depuis deux semaines, les soldats français ne pouvaient plus sortir de leur base.
La fin d’un bras de fer
C’est donc la fin d’un bras de fer engagé avec la junte militaire ayant déposé le 26 juillet le président Mohamed Bazoum, et qui avait ordonné, fin août, l’expulsion de l’ambassadeur français à Niamey , Sylvain Itté, et lui avait retiré son immunité et son visa diplomatiques. La junte avait aussi dénoncé, dès le 3 août, la coopération militaire avec l’ex-puissance coloniale, affirmant que les 1.500 soldats français présents dans une base près de Niamey étaient désormais présents « illégalement » dans le pays.
Paris, qui ne reconnaît pas la junte comme une autorité légitime, avait refusé de céder, affirmant qu’elle ne rappellerait son ambassadeur ou mettrait fin à sa coopération militaire que sur instruction du président Bazoum. Depuis une dizaine de jours, le président Macron affirmait que l’ambassadeur de France, qui ne pouvait plus quitter le siège de la représentation diplomatique, était virtuellement « pris en otage » .
« Ne pas être otage des putschistes »
Si Paris habille son départ d’une volonté de ne pas « être otage des putschistes », selon Emmanuel Macron, le résultat correspondra peu ou prou aux exigences de ces derniers : l’ambassadeur de France est rappelé et les soldats français quitteront le pays « d’ici à la fin de l’année ». Mais dans le cadre, a affirmé le président français, d’une « concertation » avec les putschistes pour des raisons de sécurité.
Il a rappelé que la France était présente au Sahel à la demande des autorités légitimes des pays concernés et pour les aider à lutter contre les djihadistes. Soulignant que, notamment, depuis l’arrivée au pouvoir de la junte au Niger, le nombre de victimes des djihadistes est supérieur à celui enregistré lors des dix-huit mois précédents.
Espace aérien interdit aux avions français
Parachevant la brouille avec Paris, la junte a interdit, dimanche matin, aux avions français son espace aérien, tout en le gardant ouvert aux vols commerciaux des autres pays. Air France, principale compagnie aérienne reliant l’Europe et l’Afrique, avait suspendu le 7 août ses vols à destination de Niamey (quatre vols par semaine), jusqu’à nouvel ordre. Le 4 septembre, le Niger avait rouvert son espace aérien pour les vols commerciaux après près d’un mois de fermeture. Cette décision risque, en théorie, de compliquer le rapatriement du matériel militaire et des soldats français déployés au Niger.
Ce développement survient alors que la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cedeao) menace depuis près de deux mois d’intervenir militairement pour rétablir l’autorité du président Bazoum. Si rien n’indique qu’il s’agit d’un bluff, force est de constater que cette intervention semble moins probable de jour en jour en raison de ses difficultés opérationnelles et, notamment, du risque que le président Bazoum soit exécuté lors d’une tentative pour le délivrer.
La présence militaire française en Afrique demeurera non négligeable, avec quatre bases permanentes, en Côte d’Ivoire (900 hommes), au Sénégal (350), au Gabon (350) et à Djibouti, plus importante base hors du territoire national (1.350). Paris maintient aussi une base aérienne au Tchad dans le cadre de la plus ancienne opération d’assistance française sur le continent, lancée en 1986.
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