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Publié le 25 sept. 2023 à 6:19Mis à jour le 25 sept. 2023 à 6:21
Son visage n’est pas connu des Grecs depuis un mois que le voilà déjà président de Syriza et, de fait, principal opposant du Premier ministre Kyriakos Mitsotakis. Stefanos Kasselakis, 35 ans, a été confortablement élu dimanche à la tête du parti de la gauche radicale après une campagne éclair, lui qui s’est déclaré candidat le 29 août.
« Demain commence le dur travail », a déclaré le nouveau dirigeant dimanche soir, pour sa première allocution depuis le siège athénien de Syriza. Crédité de plus de 56 % des voix, il devance l’ancienne ministre du Travail Efi Ahtsioglou.
A couteaux tirés
Le chantier s’annonce effectivement immense pour reconstruire un parti qui, s’il reste la première force d’opposition en Grèce, a été balayé par la droite aux dernières élections législatives et doit composer sans le leadership d’Alexis Tsipras. La défaite cinglante du printemps a poussé l’ancien Premier ministre (2015-2109) à la démission après quinze ans à la tête de Syriza – il reste toutefois député.
Sa succession désormais réglée, un premier défi, de taille, attend Stefanos Kasselakis : maintenir derrière sa personne l’unité d’un parti à couteaux tirés, sans boussole idéologique. La semaine qui s’est écoulée depuis le premier tour (le 17 septembre) a donné à voir un spectacle peu reluisant, au cours duquel les attaques contre l’un ou l’autre des candidats – phrases assassines ou fuites de messages embarrassants – ont fusé.
C’est que le trentenaire hérisse dans certains rangs de Syriza, au point que l’éventualité d’une scission de l’aile gauche du pari a surgi ces derniers jours. Ancien de Goldman Sachs, fils d’armateur, lui-même entrepreneur dans la marine marchande et pro-entreprises, son profil colle plus à la droite au pouvoir, Nouvelle Démocratie, qu’à la gauche radicale.
Bourde
Ses détracteurs lui reprochent en outre sa vacuité idéologique, lui dont la campagne s’est caractérisée par son omniprésence sur les réseaux sociaux – son compagnon Steven et leur chienne Farley sont désormais célèbres en Grèce – et par son flou programmatique.
Stefanos Kasselakis a ainsi décliné l’invitation à débattre faite par sa rivale Efi Ahtsioglou et s’est surtout signalé par quelques propositions sociétales (fin du service militaire, séparation de l’Eglise et de l’Etat, défense des droits des animaux) et par la dénonciation de la politique de Kyriakos Mitsotakis.
Jeudi, il a commis une première bourde en qualifiant la partie nord de Chypre d’« Etat » et non de « pseudo-Etat », comme le veut le vocable employé en Grèce depuis l’invasion turque de 1974. Une erreur qui lui a été vertement reprochée et qu’il a attribuée à sa maîtrise imparfaite du grec, lui qui a émigré aux Etats-Unis à l’âge de 14 ans.
« Pas de gauche »
Le dirigeant « n’est pas de gauche, c’est seulement un maître des réseaux sociaux », s’insurgeaient dimanche deux jeunes membres de Syriza à la sortie d’un bureau de vote de Kypseli, au nord d’Athènes. « Il est beaucoup plus ouvert et extraverti que les cadres du parti et peut amener de nouveaux électeurs », jugeait au contraire une bénévole.
Source de toutes les tensions, Stefanos Kasselakis a pour lui le système de Syriza, « qu’Alexis Tsipras a beaucoup présidentialisé en changeant les statuts », note Filippa Chatzistavrou, professeure associée de sciences politiques à l’université d’Athènes. Le dirigeant aura l’occasion de l’éprouver lors du congrès du parti, qui doit se tenir dans les prochaines semaines et où se décideront les nouvelles orientations stratégiques.
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