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Publié le 24 sept. 2023 à 10:44
Le 25 septembre 2022, le parti post-fasciste Fratelli d’Italia triomphait aux élections législatives. Avec plus de 26 % des voix, sa leader, Giorgia Meloni, ramenait au pouvoir une coalition des droites qui rassemblait plus de 44 % des suffrages. Une majorité claire, nationale-conservatrice, aux accents souverainistes.
Les chancelleries occidentales, inquiètes, ont rapidement été rassurées. La présidente du Conseil, pragmatique, s’inscrivait dans les pas de son prédécesseur, Mario Draghi , surtout en politique étrangère. « Nous ne trahirons pas votre confiance. Nous sommes prêts à relever l’Italie », promettait Giorgia Meloni à ses partisans le soir de sa victoire. Un an après, si la confiance n’est pas encore trahie, les espoirs de changements spectaculaires ont été déçus.
Autocélébration
L’heure n’est pas au bilan, mais à l’autocélébration. Dans une brochure de 32 pages, intitulée « L’Italie gagnante » et publiée à l’occasion de sa première année au pouvoir, Fratelli d’Italia dresse une liste flatteuse de ses succès. D’une croissance économique supérieure à celle de l’Allemagne et de la France au premier trimestre 2023 à l’arrestation de boss mafieux, en passant par la lutte contre les rave parties sauvages, ou encore la réduction du nombre de tranches de l’impôt sur le revenu, l’action du gouvernement semble avoir été menée tambour battant.
La réforme fiscale n’a pourtant pas encore été lancée, la mise en oeuvre du plan de relance patine, et la croissance est désormais en panne .
« Il faut évidemment faire la part de la propagande électorale, constate le politologue Mattia Delitti. Giorgia Meloni n’a rien de vraiment concret à revendiquer, si ce n’est la suppression du revenu de citoyenneté… Son grand mérite est le retour d’une politique partisane qui avait disparu en Italie ces dernières années avec des gouvernements techniques ou des coalitions d’union nationale anormales. Elle a la chance de n’avoir aucune opposition à gauche pour l’instant. Sa seule crainte est l’opposition interne de Matteo Salvini, qui veut se démarquer pour conserver les électeurs les plus radicaux déçus par l’institutionnalisation de Giorgia Meloni. »
Le difficile retour à la réalité
La lune de miel avec l’opinion publique n’est pas encore terminée, et la présidente du conseil jouit toujours d’une solide popularité. La défiance règne en revanche parmi la communauté économique échaudée par son intention de taxer les surprofits des banques, sa passivité pour s’attaquer aux intérêts corporatistes et l’agressivité de son ministre de l’Industrie contre les multinationales.
« Elle a voulu accréditer son gouvernement auprès des chancelleries occidentales, estime le politologue Giovanni Orsina. Elle a prouvé qu’elle peut gouverner l’Italie sans l’exposer à trop de risques politiques et économiques. C’est son vrai grand succès. Mais pour le reste, elle gère des urgences : la crise migratoire ou les difficultés du plan de relance. Les slogans de campagne électorale ou les solutions simplistes ne sont plus valables face à la complexité de ces dossiers. »
Le plus complexe sera l’élaboration du prochain budget avec des prévisions de croissance qui ne cessent d’être revues à la baisse. « La situation est très compliquée », reconnaissent à l’unisson Giorgia Meloni et son ministre de l’Economie, Giancarlo Giorgetti. Ce dernier affirme « redouter les marchés ». Déjà la rhétorique du « complot des pouvoirs forts, de la BCE et du monde de la finance contre le gouvernement » affleure au sein du parti Fratelli d’Italia. Les boucs émissaires idéaux si l’Italie ne devait pas être aussi gagnante qu’il le professe.
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