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Publié le 21 sept. 2023 à 18:12Mis à jour le 22 sept. 2023 à 8:16
Ressusciter l’enthousiasme de décembre. Pour financer la contre-attaque ukrainienne, le président Volodymyr Zelensky s’est à nouveau rendu à Washington jeudi, neuf mois après une mémorable ovation au Congrès des Etats-Unis.
Mais la mission s’est corsée. Les appels de fonds se succèdent, la contre-offensive patine, la majorité a basculé à droite au Congrès. Résultat, les parlementaires américains sont de plus en plus réticents à débloquer des moyens pour bouter la Russie hors d’Ukraine.
Livraison prochaine de chars Abrams
Sanglé de kaki – comme à son habitude depuis le début de la guerre lancée par la Russie le 24 février 2022 -, Volodymyr Zelensky a d’abord été accueilli au Capitole. Il a été invité à s’exprimer devant l’ensemble des sénateurs par le président démocrate de la Chambre haute, Chuck Schumer. Côté Chambre des représentants, le président républicain Kevin McCarthy a préféré un entretien en petit comité – bipartisan. Volodymyr Zelensky a souligné qu’il avait commencé sa journée au Congrès américain « pour remercier les parlementaires et le peuple américain pour leur grand, immense soutien ».
Le président ukrainien a ensuite été reçu par Joe Biden et son épouse, Jill, à la Maison-Blanche, avant une visite du Pentagone dans l’après-midi. Le président américain a promis de « s’assurer que le monde soit aux côtés » de l’Ukraine. Joe Biden a par ailleurs ajouté que les premiers chars Abrams arriveraient en Ukraine « la semaine prochaine », afin de renforcer les forces armées ukrainiennes dans leur contre-offensive contre les forces russes, dont la progression est lente.
Interrogé par les journalistes sur la réticence de certains élus républicains à voter une nouvelle rallonge pour l’Ukraine, le président américain a répondu qu’il comptait sur « le discernement du Congrès américain. Il n’y a pas d’alternative ».
Une rallonge de 24 milliards en jeu
L’enjeu de cette visite du président ukrainien aux Etats-Unis est le vote d’une rallonge de 24 milliards de dollars (22,5 milliards d’euros) pour l’Ukraine, dont 13 milliards de dollars d’équipements militaires. Depuis le début de la guerre, le Congrès lui a déjà attribué 114 milliards pour se défendre, secourir sa population et soutenir son économie.
« Zelensky est-il élu au Congrès ? Est-il notre président ? J’ai des questions pour lui : où peut-on voir les comptes et suivre l’argent que nous avons déjà dépensé, quel est le plan pour la victoire ? », a attaqué Kevin McCarthy sur CNN, alors qu’un journaliste lui demandait pourquoi le président ukrainien n’avait pas droit, cette fois, aux honneurs d’une session plénière des deux Chambres.
En décembre, le leader républicain avait soutenu l’Ukraine, un pays défenseur de la liberté. Mais entre-temps, le camp des isolationnistes a grossi dans son parti. Jeudi, 23 députés et six sénateurs ont écrit à la directrice du Budget, Shalanda Young, pour signaler qu’ils ne voteraient pas cette nouvelle enveloppe tant qu’ils n’y verraient pas plus clair sur « le plan de sortie du président » et « ce que l’administration définit comme une victoire pour l’Ukraine ».
« Nous devons rester unis »
Les démocrates et la plupart des républicains continuent cependant de soutenir le peuple ukrainien. Le président républicain du comité des Affaires étrangères, le député texan Michael McCaul, a déclaré à la sortie de la réunion avec Volodymyr Zelensky qu’il fallait voter ces 24 milliards. « Ils en ont besoin », a-t-il déclaré, car « ils n’ont pas de couverture aérienne », ils ne disposent pas d’une artillerie suffisante pour toucher les bases russes en Crimée et « ils doivent déminer à la main, de nuit ».
Peu après, sur X (anciennement Twitter), Volodymyr Zelensky l’a confirmé : « J’ai souligné qu’une victoire de l’Ukraine garantirait que ni la Russie ni aucune autre dictature ne déstabilise à nouveau le monde libre ». « Pour gagner, nous devons rester unis », a-t-il insisté.
Une réticence croissante
Mais Volodymyr Zelensky semble avoir de plus en plus de mal à convaincre son auditoire. Avant Washington, le président ukrainien était venu à l’Assemblée générale des Nations unies à New York. Il avait pris la parole mardi devant les délégués, mais dans un auditorium à moitié vide. Puis il s’est exprimé mercredi, lors d’une réunion du Conseil de sécurité, face à un ambassadeur russe mortifié.
Là aussi, le président ukrainien n’a pas suscité une empathie totale : plus de 30 pays ont refusé de condamner l’agression russe. Moscou ne retient pourtant pas ses coups. Jeudi, le Quai d’Orsay a d’ailleurs condamné de nouvelles frappes sur des civils et la destruction des infrastructures énergétiques à l’approche de l’hiver, « une nouvelle violation flagrante et délibérée du droit international humanitaire en Ukraine par la Russie ».
Volodymyr Zelensky au Canada
Le président ukrainien poursuit sa tournée en Amérique du Nord avec une visite ce vendredi au Canada. Tard jeudi soir, ce dernier a atterri dans la capitale Ottawa où il a été accueilli par le Premier ministre canadien, Justin Trudeau, qui l’a assuré du « soutien indéfectible » du Canada dans son conflit face à la Russie.
Volodymyr Zelensky, accompagné de son ministre de la Défense, Rustem Umerov, doit rencontrer la gouverneure générale du Canada, Mary Simon, et prononcer une allocution devant le Parlement canadien.
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