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« Il y a un risque qu’on n’y arrive pas », a reconnu son PDG, qui renouvelle son « appel à la mobilisation citoyenne pour éviter la fin de la coopérative ».
La coopérative ferroviaire Railcoop a indiqué jeudi avoir reçu une lettre d’intention d’un fonds européen susceptible de lui apporter une partie des moyens nécessaires pour lancer des trains entre Lyon et Bordeaux, mais elle a besoin d’une « rentrée d’argent urgente et immédiate » pour survivre.
Basée à Figeac (Lot), la coopérative a obtenu des sillons (créneaux de circulation) de SNCF Réseau pour assurer à partir du 15 décembre 2024 un aller-retour quotidien entre Bordeaux et Lyon – une liaison transversale délaissée par la SNCF en 2014 qu’elle entend relancer – , s’est félicité son PDG Nicolas Debaisieux, lors d’une téléconférence de presse.
L’entreprise dispose même de sillons pour se lancer sur Limoges-Lyon dès le 8 juin 2024, mais un démarrage ne serait techniquement pas possible avant la fin de l’été. de plus, des travaux rendront l’exploitation compliquée et les horaires peu lisibles, si bien que l’équipe se demande s’il ne vaut pas mieux carrément attendre décembre pour faire rouler les trains, sur tout le trajet Bordeaux-Lyon.
Nouveau montage
Railcoop, qui cherche des financements depuis des mois, a reçu fin août une lettre d’intention d' »un fonds européen (…) qui investit dans les infrastructures industrielles », pour soutenir ce projet.
Ce fonds, qui n’est pas nommé pour des raisons de confidentialité, apporterait le quart des 49 millions d’euros nécessaires pour exploiter la ligne Bordeaux-Lyon. Un autre quart doit venir d’autres investisseurs, et la moitié manquante empruntée.
Le montage envisagé par Railcoop comprend la création de deux nouvelles sociétés dont le fonds évoqué serait l’actionnaire principal: la première pour financer les trains (« Rosco »), et la seconde pour les exploiter et supporter le risque commercial (« Opco »). Railcoop, qui a déjà le statut d’entreprise ferroviaire, ferait rouler les trains.
Ce montage et le calendrier de lancement doivent être approuvés par la prochaine assemblée générale de la coopérative, le 7 octobre.
« Il y a un risque qu’on n’y arrive pas », a reconnu Nicolas Debaisieux, qui renouvelle son « appel à la mobilisation citoyenne (…) pour éviter la fin de la coopérative ».
Au bord de la cessation de paiement, Railcoop a lancé en juin un appel à ses 14.500 sociétaires pour lever 500.000 euros avant le 30 septembre, afin de payer les salaires et régler les fournisseurs. Il lui manque encore quelque 150.000 euros, selon le PDG.
Railcoop a perdu l’an dernier 4,7 millions d’euros dans ses activités de fret, abandonnées en avril. Cet « échec commercial » lui a au moins permis de décrocher sa licence d’entreprise ferroviaire, a remarqué Nicolas Debaisieux.
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