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(BFM Bourse) – Ce supercalculateur appelé « Dojo » permettra au groupe d’élargir ses marchés et de disposer d’un important avantage concurrentiel, selon les analystes de la banque.
« Dojo », le nom du « supercomputer » (supercalculateur) de Tesla s’avère parlant. Dans le langage des arts martiaux, un dojo constitue le lieu d’entraînement du combattant, où il apprend les rudiments de l’art et parfait ses techniques.
Ce supercalculateur incarne l’une des armes de Tesla pour tirer le potentiel de ses avancées dans l’intelligence artificielle, et doit in fine lui permettre d’améliorer les technologies de conduite autonome de ses automobiles. Ce en traitant un important volume de données vidéo pour « entraîner » (comme au dojo donc) ces technologies d’intelligence artificielle.
« Dojo serait capable de gérer les vidéos seul, et de réaliser son apprentissage dans des contextes variés plus complexes et plus rapidement. Concrètement il sera utilisé pour améliorer (le) système avancé d’aide à la conduite Full Self-Driving (FSD) », expliquait John Plassard de Mirabaud, en juillet.
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Un supercalculateur déjà mis en orbite
Lors de la conférence dédiée à ses résultats du deuxième trimestre, Tesla avait d’ailleurs annoncé la mise en production de ce supercalculateur. Le groupe indiquait alors viser 100 exaflops d’ici à octobre 2024, soit 100 milliards de milliards d’opérations par seconde, selon Le Monde. La direction ajoutait qu’elle comptait investir plus d’un milliard de dollars dans ce projet d’ici à la fin 2024.
Rappelons que, d’après Elon-Musk lui-même, l’autonomie des véhicules électriques de Tesla constitue la clef de la valorisation en Bourse du constructeur automobile avec la plus forte capitalisation boursière au monde (789 milliards de dollars avant l’ouverture de ce lundi).
Ce lundi, dans une note publiée lundi et citée par plusieurs médias américains, Morgan Stanley semble apporter de l’eau au moulin du directeur général de Tesla.
La banque américaine et son analyste, Adam Jonas, ont relevé leur objectif de cours, passant de 250 dollars à 400 dollars. Par rapport à la clôture de vendredi soir (248,50 dollars) cette cible accorde un potentiel de 61% à l’action et ajouterait près de 500 milliards de dollars de capitalisation boursière.
Pour l’heure l’action Tesla s’adjuge 5,6% ce lundi dans les échanges de préouverture à Wall Street, ce qui, à supposer que cette hausse se maintienne, se traduirait par un gain de quarante à cinquante milliards de dollars de capitalisation.
Un constructeur ET un groupe de technologies
« Dans sa quête de solutions pour l’autonomie, Tesla a développé une architecture de supercalculateur avancée qui (…) peut donner à Tesla un avantage asymétrique sur un marché total de 10.000 milliards de dollars », souligne Morgan Stanley, selon Barron’s.
La banque américaine évoque au passage le fameux débat: est-ce que Tesla est un constructeur automobile ou un groupe technologies? Réponse de la banque américaine: « les deux ». Elle considère que les ventes de logiciels et des services associés constitueront le principal moteur de création de valeur.
Ainsi Dojo devrait élargir le marché adressable de Tesla, comme AWS (Amazon Web Services) l’a fait pour Amazon dans les services informatiques dématérialisés (cloud), considère Adam Jonas, selon Bloomberg. « Plus nous examinons Dojo, plus nous réalisons le potentiel de sous-évaluation de la valeur de l’action », écrit l’analyste.
Ce constat a également tendance à donner raison à la célèbre « papesse » de la tech à Wall Street, Cathie Wood. Appréciant peu les remarques sur son raté avec Nvidia (elle était sortie de la valeur en début d’année peu avant son rallye boursier dû à l’explosion de l’IA générative), l’investisseuse assurait récemment que Tesla constituerait l’un des grands gagnants de l’IA. Rappelons que Cathie Wood pense que l’action du constructeur automobile vaudra 2000 dollars en 2027. La capitalisation boursière passerait alors théoriquement à plus de 6000 milliards de dollars…
Julien Marion – ©2023 BFM Bourse
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