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Publié le 8 sept. 2023 à 13:57Mis à jour le 8 sept. 2023 à 16:49
Après des années de brouille politique et d’accrochages sur de multiples différends historiques ou territoriaux, les gouvernements sud-coréen et japonais cherchent à régénérer leur coopération économique et financière. A la suite de multiples échanges, au fil de 2023, avec l’exécutif de Tokyo, les autorités de Séoul viennent ainsi d’annoncer qu’elles allaient émettre, pour la première fois, des obligations samouraï, en yens, accessibles aux investisseurs japonais et notamment aux grandes banques commerciales de l’archipel.
Cette première émission, programmée jeudi, devrait atteindre un montant total de 70 milliards de yens (440 millions d’euros) et sera composée de plusieurs tranches offrant des échéances allant de 3 ans à 10 ans et des rendements distincts. L’obligation à 10 ans sera ainsi assortie d’un coupon de 1,312 %, en ligne avec la solide note de crédit de l’Etat coréen.
L’appétit des investisseurs nippons
Ces obligations « offriront des possibilités d’investissement aux institutions financières japonaises et serviront de tremplin aux entreprises coréennes pour émettre des obligations libellées en yens », assurait, le mois dernier, à Tokyo, le ministre sud-coréen de la Stratégie et des Finances, Choo Kyung-ho. Il était venu rencontrer ses homologues japonais et tester l’appétit des grandes institutions financières nippones pour la dette coréenne.
A Séoul, ses équipes ont ensuite expliqué que ces « samurai bonds » à faible taux d’intérêt réduiraient les coûts de financement de l’Etat à un moment où les taux d’intérêt sont élevés sur la plupart des marchés du monde, et aideraient également le pays à diversifier ses réserves de change.
L’exécutif coréen, emmené par le président conservateur Yoon Suk-yeol, se doit de faire un travail de pédagogie auprès de son opinion publique, souvent méfiante vis-à-vis du Japon, après des années de brouille diplomatique entre les deux nations.
Depuis son arrivée au pouvoir, en mai 2022, le chef de l’Etat a multiplié les mains tendues en direction de Tokyo, convaincu que les deux grandes démocraties d’Asie de l’Est, principales alliées des Etats-Unis dans la région, doivent coopérer politiquement et économiquement pour faire face ensemble à la montée en puissance de la Chine et à la menace nord-coréenne. Les deux nations n’ont toutefois toujours pas complètement soldé leurs différends portant sur la mémoire de la colonisation de la Corée par le Japon et la souveraineté d’un îlot situé en mer du Japon, contrôlé par Séoul. Et le réchauffement de leurs relations est souvent de courte durée.
Pour essayer de consolider ce rapprochement, l’exécutif sud-coréen promet, cette fois, d’encourager les coopérations concrètes, comme des swaps de devises ou ces émissions d’obligations samouraï. Inspirées par cet effort, des multinationales coréennes ont également recommencé, après des années sans opérations, la vente de dette au Japon. Ces derniers mois, Shinhan Bank, Hyundai Capital mais également Korean Air ont vendu leurs propres « samurai bonds ».
Des taux bas et stables
Attirés par l’exceptionnelle faiblesse des taux japonais, d’autres Etats, tels que l’Indonésie, les Philippines et le Mexique, ont aussi puisé récemment dans l’épargne nippone. « Les émetteurs d’obligations se tournent de plus en plus vers le marché japonais en raison de la volatilité persistante des taux d’intérêt aux Etats-Unis et en Europe, et de la dépréciation du yen par rapport au dollar américain et à l’euro », résume Nneka Chike-Obi chez Sustainable Fitch.
Au total, ces émissions d’obligations en yens par des nations ou des entreprises étrangères ont atteint 845 milliards de yens (5,3 milliards d’euros), depuis le début de l’année fiscale en avril, ce qui marque une poussée de 57 %, en glissement annuel. « Nous pensons que cette tendance va se poursuivre, en particulier pour les émetteurs basés sur les marchés émergents, jusqu’à ce que les conditions de marché pour les émissions en dollar américain et en euro s’améliorent », pointe l’analyste.
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