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Publié le 8 sept. 2023 à 16:56Mis à jour le 8 sept. 2023 à 17:15
Où en est le monde, au juste, de ses progrès pour contrer la crise climatique ? Loin, très loin encore… L’ONU a publié ce vendredi l’évaluation la plus complète des efforts réalisés collectivement depuis que les pays du globe ont signé l’Accord de Paris, en 2015 .
Huit ans plus tard, ce premier rapport du genre, fruit de deux ans de consultations avec les gouvernements mais aussi les entreprises, les agriculteurs, les ONG ou les jeunes, et d’un colossal regroupement de données scientifiques et techniques, confirme que le tableau global reste particulièrement inquiétant.
« Beaucoup plus d’actions, sur tous les fronts et par tous les acteurs, sont nécessaires dès maintenant pour atteindre les objectifs à long terme », en particulier tenter de limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C, y lit-on. Le Giec l’a déjà souligné , l’Onu le martèle à nouveau : la fenêtre de tir est en train de se refermer « rapidement », et les progrès demeurent « insuffisants ». En l’état, on se dirige vers un réchauffement de 2,4 °C à 2,6 °C d’ici à la fin du siècle. Au mieux, si tous les engagements pris par les Etats étaient respectés à la lettre, on pourrait atteindre 1,7 °C à 2,1 °C.
« L’ensemble de l’économie, l’ensemble de la société »
Les pays doivent donc impérativement se montrer bien plus ambitieux, insiste l’ONU, pour réduire les émissions de gaz à effet de serre de 43 % d’ici à 2030 et de 60 % de plus d’ici à 2035 comparé à 2019, et pouvoir envisager un monde « neutre » en carbone d’ici à 2050.
Cela requiert une transformation profonde et une « approche rigoureuse qui englobe l’ensemble de l’économie et l’ensemble de la société ». Notamment « développer les énergies renouvelables tout en éliminant progressivement tous les combustibles fossiles (sans captage de CO2), mettre fin à la déforestation, réduire les émissions autres que le CO2 et mettre en oeuvre des mesures tant du côté de l’offre que de la demande », souligne le document.
« Tous les pays ont participé » à cette évaluation, a salué Laurence Tubiana, l’une des architectes de l’Accord de Paris, qui espère que le bilan va servir à réellement définir une direction.
Ce bilan mondial sera le point d’orgue de la prochaine conférence mondiale de l’ONU sur le climat où les Etats vont se pencher sur la manière dont ils pourront exploiter ses conclusions. Va ainsi s’ouvrir, après cette phase technique, un volet nettement plus politique. Et le succès de la COP28, qui aura lieu en décembre à Dubaï , sera probablement jugé à l’aune de leur réponse, et des efforts supplémentaires qu’ils sont prêts à faire.
Toute une partie du rapport, loin d’être un document où les pays seraient montrés du doigt, s’apparente d’ailleurs à une véritable feuille de route pour les gouvernements. Mais il rappelle aussi l’urgence à mobiliser des financements publics et privés bien plus importants pour soutenir les projets « verts » dans les pays en développement, et la nécessité de « créer des opportunités pour débloquer des milliards de dollars et réorienter les investissements vers l’action climatique à toutes les échelles ».
Une occasion de rectifier le tir
« Il y a quelques points positifs qui méritent d’être célébrés, comme l’adoption rapide des énergies renouvelables et des véhicules électriques ces dernières années. Et de nombreux pays se sont ralliés aux objectifs de zéro émission nette et ont adopté d’importantes lois sur le climat », retient la directrice générale du World Resources Institute, Ani Dasgupta. Mais dans l’ensemble, le rapport révèle qu’il y a plus de lacunes que de progrès.
« La prose polie des Nations unies occulte ce qui constitue un bilan véritablement accablant des efforts mondiaux en faveur du climat. Les émissions de carbone ? Elles continuent d’augmenter. Les engagements de financements des pays riches ? Défaillants. Le soutien à l’adaptation ? Terriblement à la traîne », déplore Ani Dasgupta, jugeant que ce rapport est « un signal d’alarme sur l’injustice de la crise climatique et une occasion de rectifier le tir ».
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