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Publié le 8 sept. 2023 à 19:44
Le communiqué de Vincent Van Peteghem, président du Conseil des Gouverneurs de la Banque Européenne d’Investissement (BEI), est tombé en fin journée ce vendredi 8 septembre. Le Belge a transmis aux autres gouverneurs (les ministres des Finances des Vingt-Sept) la liste des cinq candidats validés par la Commission consultative des nominations pour prétendre à la présidence de la « Banque des Etats membres ».
Très attendue, elle comprend trois poids lourds de l’échiquier politique européen et deux vice-présidents actuels de la BEI : la ministre des Finances espagnole Nadia Calvino, la vice-présidente polonaise de la BEI Teresa Czerwinska, l’ancien ministre des Finances italien Daniele Franco, le vice-président suédois de la BEI Thomas Östros, et la Commissaire européenne à la Concurrence Margrethe Vestager (danoise).
Nouvelles missions
Neuf mois avant les élections européennes qui déclencheront le grand mercato des « top jobs » européens, la question de la succession de l’Allemand Werner Hoyer occupe beaucoup les milieux européens. La BEI, qui lève des fonds sur les marchés, forte de son triple A, pour financer des projets liés à l’action climatique et la durabilité environnementale, a pris ces dernières années une nouvelle importance.
Face aux gigantesques investissements nécessaires dans les années à venir pour la transition énergétique et le nouvel impératif d’« autonomie stratégique » de l’UE , beaucoup d’Etats membres souhaitent élargir son champ d’action. La France veut voir la banque soutenir le nucléaire de nouvelle génération, l’industrie de la défense, l’extraction de matières premières. Les cinq candidats en lice devront convaincre les gouverneurs de leur aptitude à prendre plus de risques que par le passé.
Candidature espagnole tardive
La Danoise Margrethe Vestager, 55 ans, semblait avant l’été favorite de la course. La Commissaire européenne à la Concurrence a gagné depuis 2014 une grande visibilité dans son combat contre les abus de position dominante des géants de la tech et les pratiques fiscales douteuses des multinationales. L’étoile de la centriste a toutefois pâli lors de son deuxième mandat, notamment après le désaveu de la justice européenne dans l’emblématique dossier Apple. Paris n’a pas apprécié qu’elle bloque la fusion Alstom-Siemens ou qu’elle propose de nommer une Américaine, l’été dernier, comme cheffe économiste de la direction de la Concurrence.
Surtout, à la fin de l’été, une très sérieuse rivale a émergé. Confirmant des rumeurs qui circulaient au printemps, Nadia Calvino, ministre des Finances du socialiste Pedro Sanchez, a officialisé sa candidature le 12 août. A 54 ans, elle connaît par coeur la mécanique européenne pour avoir occupé des fonctions importantes dans les directions de la Concurrence et du Budget de la Commission.
Ancien argentier italien
Comme ministre des Finances, elle a excellemment mis en oeuvre le plan de relance espagnol , à partir du grand fonds européen NextGenEU. Elle a le soutien appuyé de Pedro Sanchez, semble proche des positions françaises, et fréquente depuis cinq ans les ministres qui prendront la décision finale au sein de l’Ecofin. Accessoirement, la Galicienne est née à La Corogne, à quelque 60 km de Saint-Jacques-de-Compostelle, d’où la fumée blanche sortira peut-être lors de l’Ecofin informel des 15 et 16 septembre.
Si ce face-à-face féminin passionne les milieux européens et financiers, la candidature de Daniele Franco, 70 ans, ancien ministre des Finances de Mario Draghi (2021-2022) et ancien numéro deux de la banque d’Italie (2020-2021), n’est pas à négliger. L’Italie, troisième économie de la zone euro, peut arguer qu’elle est sous-représentée au niveau des fonctions clés de l’UE, sachant qu’Andrea Enria quittera la présidence du Conseil de surveillance prudentielle (le gendarme bancaire européen) à la fin de l’année.
Daniele Franco pourrait aussi profiter d’une autre candidature espagnole : celle de Margarita Delgado, numéro deux de la Banque d’Espagne, au remplacement d’Andrea Enria. Il serait en effet inhabituel de nommer deux Espagnoles, quasiment en même temps, à des fonctions éminentes. « Mais les deux procédures sont déconnectées et les nominations faites par des personnes différentes », souligne une source diplomatique.
Direction politique
Les deux autres candidats au profil plus techno, les deux vice-présidents actuels de la BEI, la Polonaise Teresa Czerwinska et le Suédois Thomas Östros, ont pour atout de connaître la banque de l’intérieur et d’être en charge de secteurs stratégiques : science et numérique pour la première, énergie et santé pour le second.
La nouvelle importance de la BEI dans la stratégie européenne plaide toutefois pour une direction politique. Si les argentiers des Vingt-Sept ne s’accordent pas sur un nom dès leur rencontre de Saint-Jacques-de-Compostelle, le dossier sera repris à la mi-octobre.
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