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Publié le 7 sept. 2023 à 18:49Mis à jour le 7 sept. 2023 à 18:57
Tous les communismes ne se valent visiblement pas. Quand Washington et Pékin peinent à se parler, Joe Biden veut renforcer son partenariat économique et stratégique avec le Vietnam, à l’occasion d’une rencontre avec le numéro un du Parti communiste vietnamien, Nguyen Phu Trong, ce dimanche à Hanoï dans la foulée du G20.
« En examinant les défis communs, de la mer de Chine méridionale aux technologies critiques et émergentes, les Etats-Unis et le Vietnam définiront une vision pour affronter le XXIe siècle ensemble, dans le cadre d’un partenariat renforcé et dynamisé », a expliqué le conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, en amont du déplacement.
Les deux pays, qui ont normalisé leurs relations en 1995 malgré les stigmates de la guerre, et signé un accord de commerce bilatéral au début des années 2000, sont déjà de solides partenaires commerciaux. Des baskets aux téléphones, les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis ont presque doublé entre 2019 et 2022, à 127 milliards de dollars l’an dernier.
Et « non seulement les exportations vietnamiennes vers les Etats-Unis ont considérablement augmenté, mais aujourd’hui, les Etats-Unis exportent 20 fois plus vers le Vietnam qu’en 2002 », avait salué la secrétaire au Tr ésor, Janet Yellen, fin juillet, lors d’un déplacement dans le pays – la vice-présidente Kamala Harris et le secrétaire d’Etat Antony Blinken s’y sont aussi rendus récemment.
« Secret de polichinelle »
A l’heure de la recomposition des chaînes d’approvisionnement mondiales et des conflits récurrents avec Pékin, il s’agit maintenant de passer à la vitesse supérieure, et Hanoï y serait prêt, selon Gregory Poling, directeur du programme Asie du Sud-Est au Center for strategic and international studies (CSIS).
« C’est un secret de polichinelle qu’ils annonceront au moins le passage à un partenariat stratégique. Et de nombreuses rumeurs laissent même entendre qu’ils pourraient sauter cette étape et passer directement à un partenariat stratégique global », a-t-il expliqué lors d’un point presse fin août.
Une « soupe de mots pour ceux d’entre nous qui vivent aux Etats-Unis », mais une distinction qui « a vraiment de l’importance » pour le Vietnam, « un Etat communiste doté d’une hiérarchie léniniste assez rigide en matière de relations diplomatiques », décrypte le chercheur.
A ce jour, seules la Chine, l’Inde, la Russie et la Corée du Sud ont ce niveau de relations avec le Vietnam. Et le Partenariat Trans Pacifique (TPP) lancé par l’administration Obama avait été enterré par Donald Trump, alors que le Vietnam, parmi les signataires, était supposé en profiter le plus.
« Enracinement » des entreprises d’Etat
Frontalière du Vietnam, la Chine suit la relation bilatérale avec attention. Si les Etats-Unis sont devenus moins dépendants de Pékin ces dernières années, la dépendance commerciale de Hanoï avec Pékin s’est en revanche renforcée depuis 2010, analyse une étude du Peterson Institute for International Economics (PIIE) publiée mercredi.
« Le Vietnam a envoyé 24 % de ses exportations vers les Etats-Unis en 2010 et 29 % en 2021, tout en augmentant la part de ses exportations vers la Chine, de 9 % en 2010 à 20 % en 2021 », illustre l’étude conduite par Abigail Dahlman et Mary Lovely.
Le Vietnam s’est aussi abstenu lors des votes à l’Onu pour condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie, « coincé entre son désir de construire des relations avec les Etats-Unis et les pays européens, et son besoin de maintenir des liens avec la Russie pour conserver l’expertise pour ses armes et ne pas détruire ses liens de longue date avec Moscou », expliquait Joshua Kurlantzick l’an dernier, dans une note du Council on Foreign Relations (CFR).
Mais le pays, dont le département d’Etat américain pointe toujours le caractère autoritaire du régime, la corruption ou « l’enracinement » des entreprises d’Etat, sait jouer aussi un rôle de médiateur – Hanoï avait ainsi accueilli un sommet entre les Etats-Unis et la Corée du Nord en 2019.
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