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Publié le 5 sept. 2023 à 14:52
Un prix de 200.000 euros pour une moissonneuse, 250.000 euros pour un enjambeur… Le coût du matériel agricole est vertigineux, surtout pour un jeune agriculteur qui se lance dans la profession. Et à l’heure de la diversification des cultures pour faire face au changement climatique, il risque encore de s’alourdir.
Certaines banques, comme Crédit Agricole ou Crédit Mutuel, proposent donc une alternative au crédit : le leasing. Au lieu d’acheter une moissonneuse, par exemple, l’agriculteur en est locataire pendant une certaine période et a la possibilité de l’acheter à la fin du bail. De cette location, l’exploitant pourra récupérer la TVA.
Certains fournisseurs de matériel proposent aussi cette solution. Par exemple, John Deere Financial règle en totalité la facture du matériel chez un concessionnaire, puis l’agriculteur lui verse un loyer hors taxe pendant 2 à 7 ans. A la fin, celui-ci doit finaliser l’achat et payer une valeur résiduelle, dont le montant a été choisi en amont.
Populaire chez les entreprises de travaux agricoles
Pour Olivier Daeschner, responsable de relations grands partenaires Europe chez Leasing and Factory, une filiale du Crédit Agricole, le leasing peut être utilisé par « les personnes qui n’ont pas la solvabilité convenable pour emprunter ».
Selon lui, la hausse des taux d’intérêt, couplée à la hausse des prix du matériel depuis deux ans, et à celle des intrants (fuel, engrais, semence), « encourage le développement de solutions locatives, utilisées surtout par les entreprises de travaux agricoles (ETA) et les concessionnaires ».
Le Réseau d’information comptable agricole (Rica) comptabilisait au moins 17 % du matériel agricole français acquis en leasing (ou crédit-bail) en 2020, contre 13 % en 2013.
Cette progression marque, pour l’expert, « une modification des comportements tendant davantage vers l’usage que la propriété. L’agriculteur loue un matériel ou un service pendant le temps nécessaire à une pratique, et consacre le reste de son temps à sa spécificité agricole ».
Pour les agrimanagers
Jean-Christophe Roubin, directeur de l’agriculture chez Crédit Agricole SA, nuance : « Souvent on dit qu’il y a un shift dans l’agriculture, et que l’on va de la propriété vers l’usage. C’est vrai dans certains pays mais en France, c’est encore minoritaire. Majoritairement, les gens veulent être propriétaires », explique-t-il.
Selon lui, la hausse des taux vient même contrarier le développement du leasing en le renchérissant. Au final, cette solution serait réservée aux agriculteurs avec des gros besoins matériels, comme les céréaliers.
« Aujourd’hui, ce sont surtout des agrimanagers qui en font : un exploitant qui veut faire de la rotation de gros matériels très rapidement avec une grosse surface d’exploitation, et qui a besoin d’alterner différents matériels de pointe très vite », souligne Jean-Christophe Roubin, prenant en exemple la location de voiture.
Financement de foncier
Le même système peut être proposé pour la location de foncier. La start-up La Fève, cofondée par des ingénieurs agronomes dans le Sud-Ouest en 2020, a ainsi créé une foncière qui achète des fermes et des terrains grâce à des investissements de particuliers ou d’institutionnels, comme BPI France.
Les fermes et terres sont louées avec des baux de 25 ans et une option d’achat disponible à tout moment, pour peu que les agriculteurs détiennent 2,5 % de la structure totale. En 3 ans, la Fève a financé 16 fermes et collecté 9 millions d’euros.
« Aujourd’hui, la plupart des agriculteurs s’installent hors cadre familial donc accéder au foncier c’est compliqué parce que ça coûte cher », explique Vincent Kraus, l’un des cofondateurs.
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