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Publié le 4 sept. 2023 à 8:01
Les discussions pour une réforme des règles du Pacte de stabilité ont été ouvertes. Que souhaite la France ?
Il faut que la réforme du Pacte permette à la fois l’appropriation de la trajectoire budgétaire qui reflète les circonstances des pays puisque chacun a des situations différentes, mais aussi des investissements, de la croissance, des réformes et la soutenabilité des finances publiques. C’est pour ça que la proposition de la Commission de s’engager dans un dialogue me paraît appropriée. Des discussions auront lieu dans une douzaine de jours dans le cadre d’un Conseil Ecofin présidé par l’Espagne, qui souhaite les faire aboutir au cours de sa présidence de l’UE. Les règles qui prévalaient avant le Covid sont largement obsolètes. L’Allemagne veut des critères quantitatifs. Mais s’ils sont introduits, ils ne doivent pas entraver les investissements, ni les marges de manoeuvre nécessaires pour les réformes et un ajustement qui correspond à la situation du pays avec une politique budgétaire plus flexible.
Un rapprochement avec les pays du Sud, Espagne et Italie, peut-il être envisagé pour faire aboutir ce dossier dans le sens que vous venez d’évoquer ?
Les positions de chacun sont connues depuis que la réforme du Pacte de stabilité est sur la table. Il s’agit de concilier des vues différentes sur les critères quantitatifs, les discussions bilatérales avec la Commission européenne… nous sommes plus favorables à une convergence de positions qu’à un face-à-face Nord-Sud.
Les Etats membres de l’UE réfléchissent à une réforme du marché de l’électricité qui devrait être adoptée d’ici à la fin de l’année. Où en est-on ?
Les discussions sont en cours au niveau du Conseil des ministres de l’Energie. C’est une réforme évidemment essentielle pour nous. Elle vise à accélérer les investissements dans les énergies à faible émission de carbone comme les énergies renouvelables et le nucléaire. Nous voulons que les futurs investissements dans les centrales déjà existantes soient pris en compte pour avoir un niveau de prix qui soient très compétitifs.
Pour l’UE, cette réforme est essentielle pour avoir une offre d’énergie qui soit sûre et à prix compétitifs. La ministre de la transition énergétique Pannier-Runacher a monté cette alliance du nucléaire de façon à sécuriser le fait que les investissements qui seront effectués dans les centrales nucléaires existantes soient pris en compte quand on calcule le prix de l’électricité. Les énergies renouvelables, et on en fait, c’est très utile mais ça ne fournit de l’électricité qu’un jour sur deux et pas nécessairement quand on le veut. On a besoin d’une énergie qui ne soit pas intermittente. C’est ce que nous offre le nucléaire.
Sur quels dossiers économiques et industriels des collaborations effectives franco-italiennes peuvent-elles être mises en oeuvre ?
Ils sont nombreux et c’est l’un des buts du traité d’amitié du Quirinal signé entre les deux pays. Ils font partie des Etats européens, et ils ne sont pas si nombreux, qui ont une industrie de défense forte. Il y a également l’industrie spatiale, la microélectronique… La France et l’Italie sont en mesure de décliner pratiquement toute la chaîne technologique sauf le nucléaire évidemment auquel l’Italie a renoncé. Nos deux pays ont un avantage comparatif fort.
La crise migratoire a de nouveau pris de l’ampleur en Italie. Redoutez-vous une résurgence des tensions entre les deux pays sur ce dossier en vue des élections européennes ?
Les relations sont bonnes sur ce dossier actuellement avec le Pacte asile et migrations qui est négocié au niveau européen. Nous avons fait converger nos positions pour avoir un bon équilibre entre la responsabilité des pays de première entrée qui doivent enregistrer les migrants et le volet solidarité qui est très important. Tous les pays de l’UE ne sont pas des pays de première entrée et on ne peut pas laisser toute la charge de gestion des migrants aux pays de première entrée. L’accord est équilibré tout en prenant en considération la protection des frontières extérieures de l’UE. Sur ce sujet les relations fonctionnent assez bien. Ensuite d’autres dossiers émergeront à l’occasion des élections européennes notamment ceux liés aux valeurs comme les droits des couples et des parents LGBTQ. La France s’est battue pour instaurer le salaire minimum au niveau européen, ce qui n’est pas la position italienne.
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