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Publié le 2 sept. 2023 à 11:53Mis à jour le 2 sept. 2023 à 13:43
Il promet une nouvelle Constitution et un nouveau code électoral pour le Gabon, des institutions « plus démocratiques » et respectueuses des « droits humains », mais sans « précipitation ». Le général Brice Oligui Nguema qui a renversé le président Ali Bongo Ondimba mercredi, doit prêter serment en tant que « Président de la transition » lundi. Après avoir mené des rencontres avec « les forces vives de la Nation », des partis, le corps diplomatique, les organisations internationales et les bailleurs de fonds, il a insisté sur le fait qu’il voulait rassurer à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.
Ce samedi, le nouvel homme fort du Gabon a décidé de la réouverture des frontières, qui étaient fermées depuis le coup d’Etat. « Soucieux de préserver le respect de l’Etat de droit, les bonnes relations avec nos voisins et l’ensemble des Etats du monde », le Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CRTI) « décide avec effet immédiat de la réouverture des frontières terrestres, maritimes, et aériennes », a déclaré à la télévision gabonaise son porte-parole, le colonel Ulrich Manfoumbi Manfoumbi. En revanche, le couvre-feu est toujours en vigueur sur l’ensemble du territoire entre 18 h 00 et 6 h 00 heure locale.
Le général Brice Oligui Nguema avait convié vendredi le corps diplomatique et les organisations internationales. Toutefois, les pays, occidentaux et africains notamment, qui avaient condamné le coup d’Etat n’ont pas dépêché leurs ambassadeurs mais des diplomates de rang inférieur, ont témoigné pour l’AFP des participants.
« Des outils plus démocratiques »
Le leader du putsch a affirmé que la dissolution des institutions était « temporaire », assurant qu’il s’agissait d’en faire « des outils plus démocratiques », notamment en « matière de respect des droits humains, des libertés fondamentales, de la démocratie et de l’Etat de droit mais aussi de la lutte contre la corruption, qui est devenue monnaie courante dans notre pays ».
Le chef de la toute-puissante garde prétorienne de la famille Bongo, a ensuite promis une nouvelle Constitution, et un nouveau code électoral, mais sans « confondre vitesse et précipitation ». « Qui va lentement, va sûrement », a asséné le nouvel homme fort du pays.
Porte fermée aux partis de l’opposition
L’armée dit avoir perpétré son putsch mercredi parce que les résultats de la présidentielle proclamant Ali Bongo Ondimba réélu avaient été truqués et que son régime était marqué par une « gouvernance irresponsable et imprévisible ».
Le général Brice Oligui Nguema a toutefois fermé la porte aux principaux partis de l’ancienne opposition, qui l’exhortaient à rendre le pouvoir aux civils en le confiant à Albert Ondo Ossa, arrivé deuxième à la présidentielle du 26 août, que l’armée considère comme frauduleuse.
Ali Bongo en résidence surveillée
Pendant ce temps, Ali Bongo Ondimba, qui avait succédé en 2009 à son père puis avait été réélu en 2016 (lors d’une élection déjà considérée comme frauduleuse par l’opposition) est en résidence surveillée à Libreville depuis le coup d’Etat. Sylvia Bongo, son épouse franco-gabonaise, est également détenue au secret, ont indiqué ses avocats vendredi en annonçant avoir déposé une plainte en France pour détention arbitraire.
Les télévisions publiques ont diffusé vendredi des images de l’un des fils du président déchu, Noureddin Bongo Valentin, et d’autres jeunes proches de lui « et de la Première Dame », ainsi que des hauts responsables du cabinet d’Ali Bongo, tous arrêtés le jour du coup d’Etat. Les putschistes les accusent de « haute trahison », « détournements massifs de deniers publics » et « falsification de la signature » du chef de l’Etat.
Lors d’un discours jeudi mais retransmis vendredi par les télévisions d’Etat, le général Oligui a sermonné plus de 200 chefs d’entreprises gabonaises en accusant certains d’avoir participé à la corruption du régime. Il les a menacés de poursuites en accusant bon nombre d’entre eux d’avoir alimenté la corruption au sommet du pouvoir.
Différence entre le Niger et le Gabon
Dans un entretien au « Figaro », le ministre français des Armées Sébastien Lecornu a tenu à différencier les coups d’Etat au Gabon et au Niger. « La France condamne tous les coups de force », indique-t-il. « Pour autant, nous ne pouvons pas mettre sur le même plan la situation au Niger, où des militaires illégitimes ont destitué un président légitimement élu, et celle du Gabon, où le mobile avancé par les militaires est précisément le non-respect de la loi électorale et de la Constitution. Car de fait, et, je pèse mes mots, il existe des doutes sur la sincérité des élections dans ce pays. »
Les activités de quelque 400 soldats français, stationnés en permanence au Gabon, dans le cadre de la coopération militaire bilatérale, ont été suspendues « en attendant que la situation politique se clarifie », a déclaré le ministre.
Source : AFP
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