[ad_1]
Publié le 2 sept. 2023 à 8:14
Cette fois, c’est sûr, la parenthèse du Covid est bel et bien refermée. Après un mercato estival 2022 qui avait déjà sonné un nouveau coup d’envoi après deux années de baisse des dépenses, l’édition 2023 qui s’est achevée vendredi soir a entériné la reprise et même l’accélération d’une fuite en avant déjà entamée avant la pandémie.
En deux mois, les cinq grands championnats européens ont dépensé 5,5 milliards d’euros pour se renforcer, selon le site spécialisé Transfermarkt. Mais ce panorama global masque ce qui ressemble de plus en plus à une échappée irrémédiable de la Premier League anglaise en tête de course.
Après avoir franchi pour la première fois le cap des 2 milliards d’euros déboursés l’an dernier à la même époque, l’élite anglaise a frappé encore plus fort cet été en brisant cette fois la barrière des 2,5 milliards d’euros. Alimentés par des droits TV colossaux, les vingt clubs de Sa Majesté ont investi un total de 2,7 milliards et ont réalisé douze des vingt plus gros mouvements de l’été avec, tout en haut, le milieu défensif anglais Declan Rice, arraché à West Ham pour 116,6 millions d’euros par Arsenal.
Une surpuissance illustrée par Chelsea. Déjà lancés dans les grandes manoeuvres l’hiver dernier, les Blues ont une nouvelle fois acquis le titre officieux du club le plus dépensier, avec 464 millions d’euros mis sur la table. Un montant supérieur, par exemple, à celui investi par les vingt clubs de la Liga espagnole, en perte de vitesse dans le sillage d’un FC Barcelone toujours pénalisé par des finances brinquebalantes et un Real Madrid qui, s’il a lâché 103 millions d’euros pour le milieu anglais Jude Bellingham, a réduit la voilure.
« La Premier League donne le ton »
« Les plus grands joueurs veulent aller en Premier League, qui a des revenus sans commune mesure avec les autres championnats européens », souligne Christophe Lepetit, économiste du sport au CDES de Limoges. « C’est elle qui donne le ton sur le marché des transferts et, tant que les écarts économiques resteront à ce niveau, notamment sur les droits TV, il n’y a pas de raison que ça change ».
Vincent Chaudel, de l’Observatoire du sport business, voit aussi dans la frénésie de la Premier League l’effet d’une concurrence exacerbée. « Auparavant, il y avait quatre à cinq clubs luttant pour quatre places en Ligue des champions en Angleterre. Désormais, il y a les deux Manchester, Liverpool, Arsenal, Tottenham, Chelsea et maintenant Newcastle et chacun doit s’armer pour aller chercher cette qualification », explique-t-il.
Le reste de la meute est largement distancé, malgré des dépenses en hausse permises par la folie dépensière anglaise, mais aussi par l’arrivée d’un nouvel acteur de taille. Avec sa stratégie de développement à long terme basée sur quatre clubs détenus par des fonds publics, l’Arabie saoudite a été l’autre acteur majeur de ce mercato d’été. Al-Ahli, Al-Ittihad, Al-Nassr et Al-Hilal ont investi 778 millions d’euros, dont 353 pour le dernier, deuxième club le plus dépensier de l’été.
L’Angleterre et l’Arabie saoudite alimentent le marché
Dirigée vers l’Europe, cette manne financière a très nettement dynamisé le marché du Vieux Continent. Le PSG, qui a tiré plus de 100 millions d’euros des Saoudiens, a dépensé 345 millions, en incluant l’achat de l’attaquant français Randal Kolo Muani pour environ 90 millions, bouclé dans les dernières heures du mercato avec Francfort. Le club de la capitale a plus que jamais joué le rôle de locomotive d’une Ligue 1 particulièrement active.
Avec un nombre de clubs réduit de deux (passé de 20 à 18 cette saison), le championnat a battu son plus haut historique. Avant la prise en compte des toutes dernières opérations, son total atteignait déjà 895,6 millions d’euros, deuxième meilleur total du continent devant la Serie A (848 millions) et la Bundesliga (747 millions).
Sous perfusion britannique et saoudienne, le mercato estival 2023 se distingue aussi par les montants déboursés par les clubs. La barre des 100 millions d’euros par transfert a été atteinte ou dépassée à quatre reprises, tandis que le nombre de transactions supérieures ou égales à 50 millions a lui aussi explosé.
La course aux armements à laquelle se livrent les cadors de Premier League fait tache d’huile. Elle semble notamment avoir convaincu un autre géant, qui avait longtemps refusé de participer à cette inflation chronique. Pour la première fois de son histoire, le Bayern Munich a dépensé 100 millions d’euros sur un seul joueur, l’attaquant anglais Harry Kane. Voir un tel club se mêler à la lutte de cette manière envoie un signal fort : l’inflation sur les joueurs de foot n’est pas terminée.
[ad_2]
Source link