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Les prix n’ont pas ralenti en août dans la zone euro, contrairement aux espoirs. Alors qu’elle reculait mois après mois depuis mai dernier, l’inflation est en effet restée forte, à 5,3 % en août sur un an, soit un niveau équivalent à celui du mois précédent, a annoncé Eurostat ce jeudi.
Voilà qui ne fait pas les affaires des consommateurs européens évidemment, mais pas non plus celles de la Banque centrale européenne (BCE). Sa présidente, Christine Lagarde, répète en effet depuis un mois que la décision de relever ou non les taux d’intérêt une nouvelle fois en septembre dépendra des données observées de l’économie européenne. Les derniers chiffres de l’inflation semblent plaider pour une hausse des taux si l’on se base sur le logiciel de la BCE.
Rebond des prix énergétiques
C’est le léger rebond des prix de l’énergie qui explique l’interruption de la baisse de l’inflation. Car les prix de toutes les autres composantes de l’inflation, qu’il s’agisse de l’alimentation, des services et des biens industriels, se sont, eux, assagis. Les prix alimentaires, du tabac et de l’alcool, qui grimpaient de 10,8 % sur un en en juillet, ne progressent plus que de 9,8 % par exemple. D’ailleurs, la donnée la plus regardée par la BCE , l’inflation hors énergie, produits frais et prix administrés, a, elle, légèrement reculé.
Encore une fois, les prix évoluent de façon très différente selon les pays. En Espagne , ils se sont remis à augmenter, de même qu’ en France . Cette dernière, pour la première fois, se retrouve avec un rythme de hausse supérieur à la moyenne de la zone euro. En revanche, en Allemagne et surtout, en Italie, l’inflation se calme.
La plupart des économistes s’attendent toutefois à ce que le recul de l’inflation reprenne sa marche le mois prochain. Selon les économistes de Capital Economics, la mise en place par l’Allemagne d’un ticket de transport au prix unique de 9 euros devrait faire baisser les prix de 0,2 point dans la zone euro en septembre.
Un net ralentissement de l’activité
L’autre raison d’un probable recul de l’inflation dans les prochains mois, c’est que l’économie de la zone euro est en phase de net ralentissement . Le pouvoir d’achat des ménages est amputé par la hausse des prix et cela se traduit dans la consommation. De l’autre côté du Rhin, les dépenses des ménages ont reculé en juillet de 2,2 % sur un an et c’est le cas dans de nombreux autres pays européens. Logique car, selon le FMI, les salariés sont mal lotis.
« Les entreprises européennes ont jusqu’à présent été mieux protégées que les travailleurs contre le choc inflationniste. Les bénéfices des entreprises (corrigés de l’inflation) étaient environ 1 % supérieur à leur niveau d’avant la pandémie au premier trimestre de cette année. Dans le même temps, la rémunération des salariés était, elle, inférieure d’environ 2 % à la tendance ». Le FMI juge même que, sur les deux dernières années, la moitié de la hausse des prix dans la zone euro s’explique par l’augmentation des profits.
La hausse des taux fait son effet
Parallèlement, la demande pâtit de la hausse des taux d’intérêt continue dans la zone euro depuis un an. Ainsi, les prêts immobiliers octroyés aux ménages sont en chute libre et la demande de prêts bancaires de la part des entreprises faiblit nettement. « Le robinet du crédit est fermé depuis plus de six mois, ce qui laisse présager d’une correction des dépenses d’investissements », résume Bruno Cavalier, chef économiste chez Oddo BHF.
Résultat, la déprime des chefs d’entreprise, qui touchait principalement les industriels avant cet été, a contaminé les patrons des entreprises de services. Et, si jusqu’ici, l’emploi a résisté – le chômage dans la zone euro est resté au plus bas à 6,4 % en août -, les premiers craquements apparaissent çà et là, comme en Allemagne par exemple où le nombre de sans-emploi remonte depuis six mois. « Le ralentissement de la demande globale affecte progressivement les attentes en matière d’emplois », a avoué jeudi dans un discours l’économiste Isabel Schnabel, membre de la direction de la BCE.
Et c’est là toute la difficulté pour l’institution de Francfort. L’inflation reste forte alors que l’économie ralentit et que la politique budgétaire deviendra nettement restrictive dès l’an prochain. Dans ces conditions, en augmentant une nouvelle fois ses taux , la BCE risque d’en faire trop. Elle pourrait refroidir tellement l’économie, qu’elle la précipiterait dans une récession. Réponse dans les prochaines semaines.
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