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Les bulletins n’ont pas été imprimés à temps… Dans de nombreux bureaux de vote des grandes villes du Zimbabwe, et notamment à Harare, la capitale, acquises à l’opposition, certains électeurs ont dû attendre toute la journée de jeudi et une partie de la nuit pour pouvoir voter, en vain. Les plus résolus ont campé sur place avant de pouvoir enfin voter le lendemain.
Avec 52,6 % des voix, Emmerson Mnangagwa a finalement douché les espoirs de l’opposition portés par l’avocat et pasteur Nelson Chamisa, qui échoue à 44 % des suffrages, selon la commission électorale. L’opposition a immédiatement contesté ces chiffres, revendiquant détenir « les vrais résultats », qui mettraient fin au règne sans partage du ZANU-PF, le parti présidentiel au pouvoir depuis 1980. Chamisa espérait capitaliser sur la grogne de la population, qui fait face à une inflation monstre et des pénuries à répétition, dans un contexte de crise économique qui dure depuis plus de vingt ans.
Irrégularités
La victoire sans surprise du vieux « Crocodile », 80 ans, qui a succédé à Robert Mugabe en 2017, a été entachée de nombreuses irrégularités. Outre l’absence de bulletins de vote dans certains bureaux, des électeurs étaient introuvables sur les listes. Une quarantaine d’observateurs électoraux locaux ont par ailleurs été arrêtés par les autorités que le pouvoir accusait de mener des comptages parallèles.
« On a aussi vu des membres du parti au pouvoir devant les bureaux de vote qui enregistraient les noms des gens qui venaient voter. C’est évidemment une forme d’intimidation, une manière de dire : attention, on sait pour qui vous allez ou avez voté », ajoute Nicolas Delaunay, directeur Afrique de l’Est et australe à l’International Crisis Group. Avant même le vote de jeudi, le président sortant partait avec une longueur d’avance. De nombreux meetings de l’opposition avaient été interdits. Et le découpage des circonscriptions électorales avantageait le ZANU-PF.
Les observateurs de l’Union européenne, d’Afrique australe (SADC) et des Etats du Commonwealth ont eux aussi pointé du doigt les irrégularités du scrutin. « Les voisins du Zimbabwe, par l’intermédiaire de la SADC, ont critiqué ouvertement le déroulé du scrutin et donc les manquements démocratiques du pays. Enfin..! aurais-je envie de dire. Le fait que le Zimbabwe soit aussi instable, c’est un poids pour la région. Economique mais aussi démographique, à cause du nombre de personnes qui fuient le pays », note Nicolas Delaunay.
Lors des précédentes élections présidentielles en 2018, Nelson Chamisa, déjà candidat malheureux face à Emmerson Mnangagwa, avait contesté sans succès les résultats devant la justice. S’il refuse à nouveau sa défaite, ses récriminations ont peu de chance d’aboutir, estime Nicolas Delaunay : « Tout ça finalement, c’est presque une danse pré-orchestrée. Des élections, le parti au pouvoir est déclaré vainqueur, il y aura visiblement un recours en justice et la justice va, sauf énorme surprise, valider l’élection ».
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