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La Chine inquiète de nouveau. Deux ans après les déboires d’Evergrande , c’est au tour de Country Garden de vaciller. Au risque de déstabiliser la deuxième économie mondiale. Car une première courroie de transmission menace de s’activer, celle qui conduirait à une fragilisation du système financier.
Sur les marchés, les investisseurs internationaux s’interrogent sur l’ampleur des répercussions. Les obligations du promoteur immobilier dans l’incapacité d’honorer le versement des intérêts de sa dette s’échangent à prix cassé. Et surtout, tout un pan de la finance non bancaire, essentiel à l’économie chinoise, apparaît en danger. Les puissants « trusts » ont abondamment investi dans l’immobilier. Déjà, les particuliers qui leur ont confié leur épargne craignent de ne pas revoir leur argent. Des manifestations ont eu lieu à Pékin devant le siège de Zhongrong, qui n’a pas versé les intérêts qu’il devait à ses clients sur plusieurs produits d’investissement.
Intervention des autorités
Pris isolément, ces incidents ne sont pas de nature à faire trembler la deuxième économie mondiale. Mais ils interviennent au pire moment pour Pékin, engagé depuis plusieurs mois dans une campagne de longue haleine pour rassurer les investisseurs sur sa solidité et ses perspectives de croissance. Face au décrochage des marchés chinois – la Bourse de Shanghai a perdu plus de 4 % depuis le début du mois d’août -, les autorités ont même ordonné à plusieurs opérateurs boursiers d’intervenir pour soutenir les cours, en leur demandant d’être acheteurs nets de titres cette semaine, selon Bloomberg.
Le gouvernement chinois avait déjà formulé de telles instructions l’an dernier, quand les marchés chinois s’enfonçaient dans le rouge. Sans réel succès. L’indice Shanghai Composite avait terminé l’année en baisse de 15 %.
« Les discours ne suffisent plus »
« Les autorités ont sorti le haut-parleur mais les mesures de relance concrètes restent insuffisantes », se désole Xiadong Bao d’Edmond de Rothschild AM. Après plusieurs années de crises, « la confiance s’est évaporée et les discours ne suffisent plus », cingle-t-il. Malgré les encouragements du gouvernement, les investisseurs internationaux de long terme (c’est-à-dire, autres que les fonds spéculatifs) restent à l’écart du marché chinois. Localement, les investisseurs ne se bousculent pas non plus : les volumes d’échanges quotidiens à Shanghai s’inscrivent en baisse pour une deuxième année consécutive, remarque-t-il.

Le rebond entamé fin juillet, dans la foulée d’une réunion volontariste du Bureau politique du Parti communiste chinois , a fait long feu. Les fonds spéculatifs qui étaient revenus sur le marché à la faveur de ces annonces sont déjà repartis. Depuis le début du mois, les étrangers sont à nouveau vendeurs d’actions chinoises, observe Barclays. Et les derniers indicateurs économiques ne sont pas de nature à les inciter à revenir.
La Chine est entrée en déflation, les exportations comme les importations sont en berne, la création de crédit est à la peine et le chômage des jeunes a tellement augmenté que le gouvernement a tout simplement préféré suspendre la publication de cette donnée. « Pris dans leur ensemble, ces indicateurs reflètent à la fois la faiblesse de la demande du secteur privé et l’importance de l’offre excédentaire », souligne Bruce Kasman de JPMorgan qui parle d’un « mur d’inquiétudes de plus en plus grand ». Même les récents résultats de Tencent ont déçu.
Le yuan sous pression
Pour tenter de soutenir l’économie, la Banque centrale a annoncé mardi une baisse surprise de son taux directeur. Mais cette politique monétaire à contre-courant du reste du monde comporte elle-même des risques. Avec des rendements de 3,1 % sur les OAT à 10 ans et de 4,2 % sur les Treasuries américains, les 2,55 % offerts par le gouvernement chinois ne sont pas très attrayants. Résultat, la devise chinoise dévisse. Le yuan s’approche de son plus bas niveau face au billet vert en plus de 15 ans, à près de 7,3 pour un dollar.
Certains professionnels de marché veulent encore y croire. UBS compte sur des « mesures plus directes » de la part des autorités pour soutenir le secteur immobilier et encourager les Chinois à consommer. Au risque de surestimer la capacité d’action de Pékin ? Mercredi, Fitch a prévenu qu’en cas d’augmentation de l’endettement du pays , sa note « A + » serait menacée.
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