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Depuis que « l’arme nucléaire financière » a été déclenchée par les Occidentaux pour bannir certaines des plus grandes banques russes du réseau interbancaire Swift, le Kremlin est à la recherche d’alternatives pour faire vivre le rouble . Une devise en chute libre, au plus bas par rapport à l’euro et au dollar depuis mars 2022, et qui a contraint ce mardi la Banque centrale russe (BCR) à relever son taux directeur de 8,5 % à 12 %.
Hasard du calendrier, c’est la date qui a également été choisie pour lancer la phase d’essai d’un rouble numérique s’appuyant sur la blockchain, la technologie à l’origine des cryptomonnaies. Le rouble numérique fait partie des CBDC (« monnaie numérique de banque centrale », en anglais), se différenciant des cryptomonnaies classiques, décentralisées, comme le bitcoin, par le fait qu’il est émis directement par la BCR.
Horizon 2025-2027
« VTB est devenue la première banque à tester avec succès les transactions avec des roubles numériques dans son application mobile », s’est félicitée dans un communiqué la deuxième plus grande banque de Russie. VTB fait partie des 7 établissements russes déconnectés de Swift, le système de messagerie interbancaire international qui permet de simplifier les transferts de fonds transfrontaliers.
Au total, douze autres banques et 600 particuliers sont aussi concernés par cette « phase d’essai », a détaillé la semaine dernière la BCR. A ce stade, ils pourront effectuer des paiements dans 30 points de vente situés dans 11 villes du pays. A terme, « les opérations seront gratuites pour les citoyens et avec une commission minimale pour les entreprises », a précisé la BCR à l’AFP. Moscou espère étendre le rouble numérique à tous les Russes le souhaitant « à l’horizon 2025-2027 ».
Les premières étapes de ce test se concentrent uniquement sur les transferts entre citoyens russes, à travers la création et le financement de portefeuille électronique en rouble numérique. L’objectif est de mettre en place l’utilisation de codes QR pour réaliser des transactions impliquant des achats et des services, selon les autorités russes.
Contourner les sanctions
Le président Vladimir Poutine a signé la loi sur le rouble numérique en juillet. La Russie considère en effet le rouble numérique comme un moyen de contourner les restrictions financières. Il s’agit de « l’étape la plus importante du projet », selon la BCR, qui veut tester la plate-forme de rouble numérique « dans un environnement industriel » pour « s’assurer que le parcours client est pratique et compréhensible pour les utilisateurs », avait expliqué la Banque de Russie lors de l’annonce du lancement du projet.
Euro numérique, dollar numérique, yuan numérique… les projets de « CBDC » sont dans les tuyaux de nombreuses autres grandes banques centrales. En Chine, le yuan numérique aurait déjà une longueur d’avance, avec fin 2021, près de 261 millions d’utilisateurs qui ont effectué 13,8 milliards de dollars de transactions lors de l’essai par les autorités chinoises, selon la presse locale.
Alternative au système financier international
En Europe, en Chine ou en Russie, le but affiché est de réaliser des paiements plus sûrs et d’améliorer l’efficacité des transactions financières. « Les défenseurs de ces monnaies affirment qu’elles facilitent la fourniture de services bancaires aux groupes sociaux mal desservis, augmentent l’efficacité des paiements et réduisent les coûts de transaction », explique Bloomberg, « tandis que les sceptiques mettent en garde contre les problèmes de protection de la vie privée et les risques de sécurité liés aux cyberattaques ».
Une monnaie numérique de banque centrale représente également une alternative moins coûteuse pour les transactions internationales réalisées en dehors du système financier mondial, comme celui dont fait partie Swift. Pour la Russie ou la Chine, cela leur permettrait, par exemple de simplifier leurs transactions transfrontalières, et donc un moyen d’échapper un peu plus à la domination du dollar, utilisé pour la majorité des échanges internationaux.
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