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Pour le quatrième mois d’affilée, l’inflation a ralenti en France en juillet. Comme les économistes le prévoyaient depuis le début de l’année, la hausse des prix semble avoir atteint un pic au premier semestre. Et la plupart s’attendent à ce que le reflux se poursuive.
La crainte d’une mauvaise surprise est toutefois en train de s’insinuer dans les esprits d’une partie d’entre eux, devant l’évolution récente des marchés pétroliers. Le cours du Brent, par exemple, s’est apprécié de 16 % depuis le début du mois de juillet, passant de 73,9 dollars à 85,79 dollars ce 9 août.
Répercussions à la pompe
Déjà, les répercussions sur les prix à la pompe sont significatives pour les automobilistes français, touchés au portefeuille en pleines vacances. Le litre de gazole, qui coûtait 1,67 euro le litre début juillet, était ainsi remonté à 1,81 euro en moyenne le 4 août.
Après l’annonce surprise du gouvernement d’une hausse de 10 % des tarifs régulés de l’électricité à partir du 1er août, la facture d’énergie des ménages menace donc de s’alourdir sérieusement. Au risque d’entraîner un sursaut d’inflation. « L’éventualité d’un choc à la hausse sur les marchés de l’énergie est le plus grand facteur d’incertitude », observe Gilbert Cette, professeur à Neoma Business School.
Un impact sur l’inflation évalué à 0,5 point
L’énergie (gaz, pétrole, électricité) pèse 8,6 % dans l’indice des prix à la consommation calculé par l’Insee. Selon Maxime Darmet, économiste France chez Allianz Trade, « la hausse des prix de l’électricité, combinée au renchérissement du prix du pétrole et des carburants, devrait ajouter 0,5 point à l’inflation globale par rapport au mois de juillet ». « La contribution de l’énergie à l’indice des prix à la consommation, qui était devenue négative en juin et juillet, va de nouveau devenir positive », ajoute-t-il.
Et il y a peu de chances que l’exécutif ressuscite les boucliers tarifaires mis en place pour contrer l’envolée des prix du gaz et de l’électricité. « Les contraintes budgétaires empêcheront de déployer des dispositifs aussi massifs qu’en 2022 pour amortir l’effet du choc inflationniste sur le pouvoir d’achat des ménages », avertit Gilbert Cette.
Divergences sur les salaires
Un autre facteur suscite la prudence des économistes : l’évolution des rémunérations. Le salaire mensuel de base (hors primes) mesuré par le ministère du Travail a progressé de 4,6 % sur un an à fin juin, contre 4,4 % pour les prix.
Les experts ont des regards différents sur la suite. Si la Banque de France prévoit que le pic des augmentations de salaires sera atteint au second semestre, d’autres pensent que ce sera plutôt en 2024 et que cela poussera les entreprises à continuer d’augmenter les prix.
« Les hausses salariales vont en moyenne se rapprocher, puis dépasser, l’inflation jusqu’en 2024, sauf en cas de nouveau choc inflationniste brutal lié à un renchérissement du pétrole », estime ainsi Gilbert Cette, qui avance deux raisons : d’une part, l’inflation a entraîné un resserrement de l’éventail des salaires, ce qui pourrait attiser des demandes de revalorisation pour certains barreaux de l’échelle de salaires ; d’autre part, les minima dans de nombreuses branches restent inférieurs au SMIC et devraient être encore poussés à la hausse.
« Du fait de l’accélération des salaires, l’inflation dans les services devrait progresser », prévient Maxime Darmet. L’expert d’Allianz Trade estime toutefois que « le scénario d’une baisse de l’inflation sur la seconde partie de l’année reste largement validé ». Selon lui, « le reflux pourrait même être plus rapide qu’attendu ».
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