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La justice a tranché. Le policier de la Brigade anti-criminalité (BAC) incarcéré pour avoir, avec trois collègues, passé à tabac Hedi, un jeune Marseillais de 22 ans, dans la nuit du 1er au 2 juillet, en marge des affrontements liés à la mort de Nahel, restera en prison.
La chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône) a ainsi suivi les réquisitions de l’avocat général qui avait demandé, plus tôt dans la journée, le maintien de l’agent en détention provisoire.
Incarcéré à la prison de Luyne depuis le 21 juillet, le fonctionnaire de police avait fait appel de cette détention provisoire, tout en ayant reconnu pour la première fois, lors de l’audience, avoir bien tiré au LBD. Un de ses trois collègues mis en examen, qui avait fait appel pour obtenir la levée de son contrôle judiciaire, a lui aussi été débouté de sa demande.
Réquisitoire accablant du parquet
Le récit d’Hedi, relayé depuis plusieurs semaines par les médias, et les images de son visage encore tuméfié, privé de la partie gauche de son crâne, avaient suscité l’effroi.
Le réquisitoire du parquet général d’Aix-en-Provence (Bouches-du-Rhône), relayé le 3 août par Le Monde, corrobore sur quinze pages le témoignage du jeune homme et de son ami Lilian P. Les détails, livrés dans leur crûdité, sont accablants.
Auditions, témoignages et exploitation des caméras de vidéo-surveillance ont permis de retracer, minute par minute, cette nuit, où le chemin d’Hedi et de son ami a croisé celui des quatre policiers de la BAC.
Tout commence, selon les informations du Monde, par une interpellation : « Vous allez où comme ça ? » – adressée aux deux compagnons, qui n’ont pas le temps de répliquer, l’un des agents sortant de son pantalon un objet s’apparentant « à une matraque télescopique, pour tenter de lui donner un coup sur la tête. Il parait le coup et partait en courant ».
Pluie de coups
La fuite d’Hedi, frappé par un tir de LBD à la tempe, tourne court. Il s’effondre au sol. S’ensuit la pluie de coups de pieds, de poings, de matraque déjà décrite par le jeune homme, qui est traîné, selon son ami, dans une ruelle, hors de son champ de vision. Comme le révèlent plusieurs vidéos, celle de vidéosurveillance de la synagogue Ohel-Torah et celle d’un riverain, à chaque tentative pour se redresser, le jeune homme est systématiquement plaqué au sol par de nouveaux assauts. Se relevant, titubant, il reçoit un dernier coup, dans une intention volontairement humiliante, aux fesses, qui le laisse à terre.
Laissé pour mort par les quatre agents, qui disparaissent dans la nuit, le jeune homme est chargé un peu plus tard dans une voiture par son ami et un commerçant d’une supérette qui le conduisent à l’hôpital de la Timone. Porteur de multiples fractures et d’hémorragies, il est intubé et sédaté avant d’être opéré en urgence au milieu de la nuit. La partie gauche de son crâne, où s’est nichée la balle en caoutchouc, lui sera ôtée.
Confronté aux images des caméras de surveillance, l’un des policiers, le plus gradé, qui avait commencé par nier « avoir jamais frappé quelqu’un qui se trouvait au sol », finira par reconnaître les faits. Un autre, qui fait pourtant partie de la même équipe, affirme « ne pas être en mesure d’identifier quiconque sur les images tirées de la vidéosurveillance, formule qu’il appliquait à sa personne » , note le parquet d’Aix-en-Provence.
Mouvement de contestation des syndicats de police
La mise en examen des quatre agents, particulièrement la détention de l’un d’eux, avait déclenché un mouvement de contestation mené par les syndicats de police, soutenus publiquement par le Directeur général de la police nationale Frédéric Veaux, qui estimait qu’ « avant un éventuel procès, un policier n’a pas sa place en prison ».
Pas un mot en revanche pour Hedi. Ce dernier a toutefois reçu, le 1er août, un appel du porte-parole du gouvernement Olivier Véran, qui a fini par prendre de ses nouvelles, un mois après son agression.
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