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Le modèle de banque universelle à la française, sorte de supermarché financier où un métier en mauvaise posture sera toujours compensé par une activité en bonne santé, a encore fait la preuve de son efficacité sur le trimestre écoulé.
Ce fonctionnement sur courant alternatif est le grand point commun des établissements français, qui viennent de publier des résultats trimestriels en ordre dispersé. Certains marquent un recul de leur résultat net (jusqu’à -18 % pour BPCE), les autres poursuivent leur marche en avant (jusqu’à Crédit Agricole SA qui s’offre des résultats record à +24,7 %).
L’amortisseur de la banque universelle a plutôt bien fonctionné… mais il a pris des tours inattendus. Habituellement, les activités de marché et de financement des grandes entreprises (BFI) viennent plutôt compenser d’éventuelles difficultés rencontrées par la banque de tous les jours, celle des prêts aux ménages et de l’épargne. Et vice-versa. Or, en ce début d’année, ces deux grands métiers ont été inhibés simultanément.
Traverser cette mauvaise passe
Pénalisés par leurs parts de marché dans le livret A, qui renchérit leurs coûts de financement, La Banque Postale et BPCE ont souffert en banque de détail. Et l’ensemble des banques françaises peine à bénéficier, comme le font leurs voisines européennes, de la hausse des taux.
Quant aux champions des métiers de marché, BNP Paribas et Société Générale , ils ont vu leurs revenus se tasser sur certaines de ces activités. Les métiers de financements aux grandes entreprises sont en revanche restés très porteurs, ce qui a soutenu les BFI notamment chez BNP Paribas et Crédit Agricole.
Pour traverser cette mauvaise passe, les établissements désormais très diversifiés ont pu s’appuyer sur d’autres moteurs. L’un des métiers phare de cette saison est l’assurance sous toutes ses formes. Il a été particulièrement porteur chez Crédit Agricole, BNP Paribas ou encore Crédit Mutuel Alliance Fédérale.
Dans sa dimension épargne (assurance-vie), la bonne santé des marchés a stimulé les revenus, aidés aussi par de nouvelles normes comptables. Dans l’assurance santé et de dommages, le succès est plutôt venu de la dynamique commerciale des acteurs.
L’assurance a aussi pris la lumière à La Banque Postale grâce à sa filiale CNP… et comme un symbole, alors que Philippe Heim quittait la tête de l’établissement public , c’est justement Stéphane Dedeyan, le patron de CNP, qui assure l’intérim à la tête de la banque en attendant un successeur.
Opérations structurantes
Autre grand métier, le financement automobile a également pris le relais, alors que des opérations très structurantes se sont finalisées : en leasing, ALD, la filiale de Société Générale, a finalisé en mai le rachat de LeasePlan. De quoi peser face à Arval, la filiale de BNP Paribas également bien orientée ce trimestre. De même, Crédit Agricole détient désormais à 100 % CA Auto Bank, (l’ex-FCA Bank). De quoi générer là aussi de nouveaux revenus.
Des mesures de bonne gestion ont également aidé les banques françaises à se maintenir hors de l’eau au cours des mois écoulés : les mesures d’économies se succèdent et dans l’ensemble les charges sont restées très contenues.
Tout comme le coût du risque, qui reflète les provisions que passe un établissement lorsqu’un emprunteur se trouve en difficulté. Certes, certains grands « dossiers de place » (Orpea et Casino viennent forcément à l’esprit) ont coûté cher au secteur, mais ces frais ont généralement été provisionnés bien en amont.
Accélérer à nouveau
Reste à savoir si ces incidents sont isolés ou annoncent des temps plus durs, alors que la hausse des taux rend les montages de dette plus difficiles à restructurer. Pour l’heure, la vague de défauts redoutée après la fin de la crise sanitaire n’a pas eu lieu, et le niveau de risque reste faible.
Au total, les banques ont de quoi attendre le redémarrage à pleine vitesse de leur moteur plus traditionnel : le financement de l’économie par le crédit. A mesure que le taux d’usure remonte (taux maximum auquel il est autorisé d’accorder un prêt), les établissements vont progressivement recharger leurs stocks de crédits plus rémunérateurs et mieux margés. Quant aux activités de marché (trading, couverture, dérivés…), elles n’attendent qu’un retour de volatilité pour réaccélérer.
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