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Publié le 26 juil. 2023 à 9:00Mis à jour le 26 juil. 2023 à 9:19
Emmanuel Macron a entamé, depuis lundi, une tournée en Océanie, une région du monde où la France se caractérise par le statut paradoxal de grande puissance maritime et d’acteur géopolitique de second plan.
Grande puissance, en effet, par l’étendue de son domaine maritime souverain, le deuxième plus grand du monde et de 6,1 millions de km2 dans la région, devant l’Australie. Grâce aux eaux entourant ses trois archipels territoires et départements d’outre-mer : Polynésie, Wallis-et-Futuna et Nouvelle-Calédonie.
Le président français avait d’ailleurs commencé son voyage par « le Caillou » , ainsi que ses habitants surnomment cette île riche en nickel située à 17.000 km de la métropole, pour y prôner un rassemblement entre toutes les forces politiques, afin d’y forger un nouveau statut.
Réengager la France dans la région
L’Elysée, a expliqué qu’Emmanuel Macron, compte mettre la Nouvelle-Calédonie « au coeur du rayonnement à l’international » de la France et de ses « intérêts stratégiques dans l’Indo-Pacifique ». Le chef de l’Etat compte ainsi détailler la stratégie française destinée à montrer un « réengagement » dans la région, lors de la suite de son périple, jeudi et vendredi, au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Incroyable mais vrai, il s’agira du premier déplacement en Océanie d’un président français en dehors des territoires français d’outre-mer et de l’Australie.
Il y a du chemin à parcourir pour peser stratégiquement, car il faut admettre que la France n’est pas un acteur de premier plan sur le plan démographique, économique, ou militaire dans cette région presque aussi vaste que l’Europe et bordée par les poids lourds de la géopolitique mondiale, Etats-Unis et Chine, qui y projettent leur puissance. Sans compter l’implication d’autres pays majeurs, Inde, Japon, Australie, Indonésie, entre autres.
3.000 soldats et deux frégates
La population des territoires français de la région ne dépasse pas 600.000 habitants, un centième environ des habitants de l’ensemble de l’Océanie. Paris n’est pas non plus un gros investisseur dans la région, même si son potentiel d’exploitation de ressources sous-marines est considérable. TotalEnergies prévoit toutefois de construire une unité de gaz naturel liquéfié en Papouasie , un investissement géant de 10 milliards de dollars dans lequel le pétrolier français a une participation de 40 %.
Quant aux forces armées permanentes de la France dans la région, elles se bornent à environ 3.000 soldats et deux frégates. Un faible poids militaire illustré par la décision australienne, en 2021, de privilégier le lancement de l’alliance AUKUS avec les Etats-Unis et le Royaume-Uni, en résiliant au passage son contrat pour l’achat de sous-marins français.
Washington veut contrer Pékin
Washington essaye de constituer une alliance informelle dans la région indo-pacifique afin de contrer l’expansionnisme chinois, notamment à l’intérieur du Quad (Etats-Unis, Inde, Royaume-Uni, Japon). En fait, tous les pays de la région, notamment le Vietnam et les Philippines, ont peur de la Chine… tout en marchant sur des oeufs : il ne s’agit pas de susciter un complexe d’encerclement de la part de Pékin, qui se trouve aussi être le premier partenaire économique de la plupart.
Alors que le scénario d’une invasion de Taïwan dans quelques années est tout sauf fantaisiste. Paris a ainsi refusé l’ouverture d’un bureau de liaison de l’Otan au Japon, faisant valoir, non sans raison, que la zone de compétence de l’Alliance atlantique est… l’océan Atlantique et l’Europe. « Ce que nous proposons, c’est une alternative », a fait valoir un conseiller, sans autre précision.
Montée des eaux
Signe d’ailleurs que ce voyage ne s’effectuera pas sous le signe de la géopolitique mais plutôt de l’écologie et du développement, axes forts de la communication élyséenne, le président ne visitera pas de pays de premier plan. L’économie de la Papouasie-Nouvelle-Guinée se classe aux alentours du cent vingtième rang mondial, avec 40 % de la population vivant sous le seuil de pauvreté, même si le pays possède des réserves de gaz prometteuses, que TotalEnergies veut exploiter.
Et le Vanuatu ne compte que 300.000 habitants. L’Elysée a promis des « annonces fortes » en vue d’un » rehaussement » de l’engagement français, notamment en matière d’aide au développement pour les îles d’Océanie qui sont menacées, selon la plupart des experts, par la montée des eaux liées au réchauffement climatique.
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