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En Ile-de-France, la tension locative, soit le nombre de contacts moyens pour une annonce, a grimpé de 71% en un an, selon les chiffres de Bien’Ici.
« Ça baisse un peu le moral », « j’en ai marre »… Des étudiants en région parisienne ont encore plus de difficultés qu’avant pour trouver un appartement, la faute à un marché de la location grippé. Inès Ben Allal, étudiante en droit des affaires de 23 ans, qui doit débuter à la rentrée un master à Sciences Po, enchaîne depuis deux semaines les visites d’appartements à Paris en plus d’un stage très prenant en cabinet d’avocats.
À la recherche d’une colocation avec un ami, elle a répondu à une soixantaine d’annonces pour une dizaine de visites. Sans succès pour l’instant.
« J’ai vu des appartements avec zéro fenêtre, des qui dépassaient clairement le loyer maximum légal pour le quartier mais ils s’en fichent, j’en ai eu où il y avait de la moisissure partout mais ils s’en fichaient… » « Ça m’a un peu dégoûtée de la ville, et des gens », explique-t-elle.
Gladimy Noël, Guadeloupéen de 24 ans qui entame à la rentrée une formation d’infirmier à Bobigny, a fait une cinquantaine de demandes, dont aucune n’a abouti. Arnaques, bailleurs frileux face à son statut d’étudiant ou au fait qu’il se trouve en Guadeloupe… « Ça ne me décourage pas parce que je sais que je vais toujours trouver une solution, mais ça baisse un peu le moral », confie-t-il. Il envisage de se faire héberger par de la famille ou de prendre un hôtel ou un Airbnb à son arrivée dans la capitale, fin août, le temps de trouver une location longue durée. « On a déjà nos inscriptions à gérer, la bourse à gérer plus d’autres papiers administratifs, et en plus le stress de trouver un logement. Ça rajoute un stress et une pression sur tout ce qu’on a déjà à faire », raconte-t-il.
Coûts exorbitants du logement
Sans compter les tracas économiques face aux coûts exorbitants du logement en Ile-de-France. « Je n’ai plus de salaire, je ne touche même pas le chômage, mais quand on te dit que tu as une bourse de 300-400 euros et un loyer de 800-900 euros à payer et que la CAF ne te donne que 200 euros d’APL (aide personnalisée au logement, NDLR), c’est un peu tendu… »
Derniers arrivés sur le marché de la location, et aux moyens limités, les étudiants sont les plus exposés à la raréfaction des logements à louer. Selon le portail d’annonces immobilières Bien’ici, mi-2023, il y avait 29% d’offres en moins qu’en 2021. Et en Île-de-France, la tension locative, soit le nombre de contacts moyens pour une annonce, a grimpé de 71% en un an, selon le portail, tandis qu’elle a baissé ou stagné dans la plupart des autres régions.
« On dit tous les ans que c’est la plaie de trouver un logement à Paris, mais cette année ça va être pire », prévient Corinne Jolly, présidente de Particulier à particulier.
En juin, mois où le plus de logements se libèrent, PAP a enregistré une offre en baisse de 17% sur un, pour une demande qui a augmenté de 15%. En cause, le blocage du marché immobilier. La flambée des taux de crédit empêche des ménages de devenir propriétaires. Résultat: ils restent locataires et ne libèrent pas leur logement. « C’est la carrière de locataire qui se rallonge. Ça fait aussi, assez mécaniquement, augmenter le nombre de locataires », explique Corinne Jolly. « Pour ceux qui arrivent sur le marché, c’est vraiment compliqué. Typiquement les étudiants ».
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