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Publié le 20 juil. 2023 à 16:24Mis à jour le 21 juil. 2023 à 16:09
Les vacances d’été d’Aurélien Rousseau auront été de courte durée. A peine quelques jours après avoir quitté Matignon, celui qui était jusque-là directeur de cabinet de la Première ministre, Elisabeth Borne, endosse le rôle de ministre de la Santé.
L’information a été confirmée par le conseiller d’Etat de 47 ans au « Monde » avant l’annonce officielle du nouveau gouvernement. Le président de la République a appelé lui-même Aurélien Rousseau pour le convaincre de devenir ministre, selon nos informations.
Egalement en charge de la prévention, il fera équipe avec Agnès Firmin Le Bodo qui reste chargée de l’Organisation territoriale et des professions de santé.
A la tête de l’ARS Ile-de-France
Aurélien Rousseau remplace à ce poste François Braun, médecin et ancien dirigeant de syndicat d’urgentistes, arrivé il y a tout juste un an après avoir mené une « mission flash » pour aider les urgences de l’hôpital public à passer l’été malgré les pénuries de soignants.
L’univers de la santé est déjà connu d’Aurélien Rousseau. Cet énarque, historien de formation, passé par les cabinets de Manuel Valls et Bernard Cazeneuve, a été à la tête de l’Agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France entre 2018 et 2021. Une position qui en a fait un interlocuteur majeur pendant le pic du Covid.
Habitué des situations sous haute tension, le haut fonctionnaire qui a fait ses armes à la Mairie de Paris, auprès de Bertrand Delanoë, ne va pas être dépaysé au ministère de la Santé. ne majorité de Français disent avoir du mal à se faire soigner à l’heure où le système de santé traverse une crise profonde.
Tensions avec les médecins libéraux
Face au manque de médecins, l’ancien ministre de la Santé François Braun a tenté de pousser les libéraux à signer un « contrat d’engagement » censé optimiser leur temps de travail, en échange d’une augmentation du prix de la consultation. Les médecins lui ont fait parvenir une fin de non-recevoir.
Pour répondre aux inquiétudes sur les déserts médicaux, le nouveau ministre, qui a été encarté au Parti communiste (PC), aura la lourde charge de relancer les négociations avec les médecins libéraux. Ceux-ci restent très attachés à leur liberté d’installation, mais celle-ci est de plus en plus remise en cause au Parlement, sur tous les bancs.
L’hôpital en crise
A l’hôpital, la situation est tout aussi tendue. Essorés par la pandémie puis par des épidémies de grippe et de bronchiolite l’hiver dernier, les hôpitaux publics peinent à retrouver leur niveau d’avant-Covid. Déjà confrontés à d’importants manques de personnels, ils doivent batailler pour fidéliser les soignants qui restent à bord quand les urgences sont toujours trop souvent engorgées.
Le gouvernement, sur les conseils de François Braun, a concédé des augmentations de rémunération exceptionnelles et temporaires pour tenter de colmater les brèches. Toutefois, les hospitaliers attendent des hausses durables notamment pour travailler la nuit, le week-end et les jours fériés.
La pression est donc forte pour desserrer les cordons de la bourse au ministère de la Santé. Cependant, l’Assurance Maladie – où l’épouse d’Aurélien Rousseau, Marguerite Cazeneuve, est numéro 2 – est toujours largement dans le rouge. Et Bercy, soucieux de sortir le pays du désendettement, a d’ores et déjà annoncé qu’il comptait faire des économies sur les dépenses de santé malgré l’inflation.
Un budget difficile à tenir
L’indemnisation des arrêts maladie – un sujet ultrasensible – est dans le viseur. Tout comme les dépenses de médicaments. Là encore, le nouveau ministre de la Santé va devoir évoluer sur une ligne de crête.
Emmanuel Macron veut encourager les industries pharmaceutiques à rester ou à s’implanter en France ce qui pourrait plaider pour une révision du prix payé par la Sécurité sociale pour les médicaments. Encore faut-il que cela ne fasse pas exploser la facture des dépenses de santé.
Le sujet doit être tranché dans le prochain budget de la Sécurité sociale. Sa discussion, dans une Assemblée sans majorité pour le gouvernement, s’annonce tout aussi houleuse que l’an dernier où l’exécutif avait dû recourir de multiples fois au 49.3.
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