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Dans un courrier, le chef d’entreprise déplore devoir licencier chez Tesla. Des propos étonnants pour celui qui est désormais davantage connu pour réduire la masse salariale que pour recruter.
Dans un courrier interne envoyé aux collaborateurs de Tesla, Elon Musk a annoncé le licenciement de plus de 10% des effectifs, expliquant que le constructeur de véhicules électriques avait grandi trop rapidement. Cette percée rapide aurait créé des doublons de rôles et de postes dans certaines régions du globe. Le constructeur de voitures électriques premium fait aussi face à un ralentissement de ses ventes.
Une vague de licenciements massive qui, si l’on en croit les mots de l’excentrique milliardaire dans ce même courrier, ne le réjouit pas du tout.
« Il n’y a rien que je déteste davantage que de procéder à des licenciements (…) mais il faut en passer par là. »
Une prise de position un peu étrange lorsque l’on s’intéresse à son passif en la matière.
SpaceX, X (ex-Twitter), et maintenant Tesla
SpaceX, X (ex-Twitter), et maintenant Tesla, la liste est longue de ces entreprises où le dirigeant aurait licencié sans trop d’atermoiements. Chez SpaceX, spécialisée dans la construction de satellites et fusées et connue pour développer des projets d’exploration spatiale, Elon Musk aurait procédé à des licenciements pour des motifs discutables.
Une plainte de l’agence américaine du droit du travail (NLRB) déposée le 3 janvier 2024 lui reproche des licenciements illégaux. Huit ingénieurs ont perdu leur emploi suite à une lettre ouverte critiquant le comportement du président, « source fréquente de distraction et d’embarras ».
Chez X, Elon Musk a sabré au clair les effectifs. Le nombre de collaborateurs de la plateforme a fondu de 8.000 à 1.500, des coupes successives motivées par l’équilibre économique précaire du réseau social.
« Twitter n’avait plus que quatre mois à vivre », a assuré Elon Musk lors d’une interview accordée à la BBC. Le nouveau propriétaire avait déjà assuré que « cette décision n’avait rien d’amusant à ses yeux ».
Pourtant, il avait aussi menacé de licenciement les ingénieurs qui refuseraient de modifier l’algorithme de Twitter pour augmenter la visibilité de ses tweets en février 2023.
Procédures de licenciement expéditives et échanges abrupts
Malgré ses dénégations, le milliardaire a plutôt coutume de traiter ses salariés à la légère. Outre les procédures de licenciement expéditives, qui sont assez courantes dans les entreprises américaines, Elon Musk ne met pas franchement les formes. En témoigne un échange public sur Twitter avec un collaborateur qui se demandait s’il avait été licencié, son accès à son ordinateur lui ayant été coupé comme pour 200 autres salariés. Interpellé publiquement, celui qui était encore directeur général de la plateforme a demandé, lapidaire, la nature du travail réellement réalisé avant de conclure plus humainement.
Plus étonnant pour un patron qui « détesterait » procéder à des licenciements, Elon Musk aurait, selon une source interne à la plateforme X, refusé de considérer le profil de candidats qui auraient eu la malchance d’avoir été licenciés auparavant.
« Le milliardaire considère cet antécédent comme un signal d’alarme et cela peu importe le motif de rupture de contrat », précise cette même source au magazine Fortune.
Pas à une contradiction près, le dirigeant aurait pourtant récemment embauché à nouveau des personnes qu’il avait précédemment licenciées.
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