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(BFM Bourse) – La société de biotechnologie flambe à la Bourse de Paris, après avoir dévoilé un programme clinique visant à lutter contre la perte musculaire associée aux traitements anti-obésité.
Avec l’intelligence artificielle, l’essor des médicaments anti-obésité a également bouleversé le paysage boursier de l’année 2023. « Il s’agit d’une tendance si importante qu’elle est en train de remodeler l’ensemble du secteur de la santé », avait même souligné la banque Degroof Petercam.
Jefferies avait estimé pour sa part que les traitements anti-obésité « GLP-1 » (c’est-à-dire qui imitent une hormone ayant plusieurs effets sur la régulation du glucose et l’appétit) pourraient représenter un marché de plus de 100 milliards de dollars d’ici à 2031, dont 80% seraient captés par Novo Nordisk et Eli Lilly.
Des « résultats précliniques prometteurs »
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Les médicaments de Novo Nordisk et Eli Lilly visent, certes, une perte de la masse grasse mais ils entraînent aussi une perte de la masse musculaire. Et c’est là qu’entre en scène la société française Biophytis qui a annoncé lundi soir le lancement d’un nouveau programme clinique baptisé « OBA » qui vise à lutter contre la perte musculaire associée aux traitements anti-obésité « GLP-1 ».
Selon les études menées, cette perte musculaire pourrait concerner entre 30% et 40% de la masse totale perdue, ce qui est considérable et, à terme, pourrait avoir des répercussions sur l’organisme.
« Notre produit permet de limiter la perte de masse maigre, musculaire, de force, de mobilité. Maintenant que le Wegovy est sur le marché, ce sont deux produits qui s’utilisent en combinaison », a déclaré ce mardi matin Stanislas Veillet, PDG de Biophytis à l’antenne de BFM Business.
Le produit BIO101 développé par Biophytis « consiste à préserver et redonner du tonus aux cellules musculaires, et lutter ainsi contre la perte de mobilité due à une perte de la fonction contractile des cellules musculaires », précise Invest Securities.
Une étude clinique de phase II dès mi-2024
Administré quotidiennement par voie orale, le produit BIO101 a démontré des effets métaboliques sur les muscles et la masse grasse dans le cadre d’études précliniques sur l’obésité. Aussi, une étude menée chez des patients obèses lors d’un régime hypocalorique a également permis de démontrer des « effets prometteurs » sur la force musculaire et la perte de masse grasse.
Fort de ces « résultats précliniques prometteurs », Biophytis envisage de lancer une étude clinique de phase II (étape intermédiaire des essais cliniques) mi-2024, après obtention des autorisations réglementaires. Les premiers patients devraient être traités au cours du second semestre 2024, toujours selon le calendrier indicatif fourni par la société.
Dans le cadre de cet essai, le produit BIO101 sera évalué chez des patients obèses traités par GLP-1 RA et suivant un régime hypocalorique. Biophytis donnera des informations plus détaillées sur le programme et l’étude clinique dans les prochaines semaines. La société estime aussi qu’elle sera en mesure de fournir les premiers résultats d’efficacité de son candidat-médicament en 2025.
« Notre candidat-médicament, sous réserve des autorisations réglementaires, pourrait contribuer à répondre à un problème médical critique, tout en positionnant Biophytis sur un vaste marché au potentiel de croissance très élevé », a détaillé Stanislas Veillet, PDG de Biophytis dans un communiqué.
La perte de masse musculaire est déjà dans le champ de recherche de Biophytis. La société cotée en Bourse depuis 2015 développe un candidat-médicament destiné à traiter la sarcopénie. Avec l’âge, la baisse de la masse musculaire est inévitable. Mais à partir d’un certain stade de diminution de la masse et de la performance musculaire, et c’est là qu’on parle de sarcopénie.
A la Bourse de Paris, l’action Biophytis flambe de 34% à 0,004 euro après ces annonces, mais a vu sa valorisation en Bourse s’effondrer de plus de 99% ces cinq dernières années. La société a donc annoncé mi-mars un regroupement de ses actions prévu en début de ce mois d’avril. Les actionnaires se verront donc attribuer une nouvelle action pour 400 anciennes.
Cette opération, sans incidence pour l’actionnaire, permet cependant à la société concernée de retrouver un lustre boursier perdu au fil des déceptions.
Sabrina Sadgui – ©2024 BFM Bourse
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