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(BFM Bourse) – Le titre du groupe à la pomme recule nettement jeudi après que le département américain de la Justice a engagé des poursuites contre la société pour pratiques anticoncurrentielles.
La nouvelle avait été bien ébruitée par la presse anglo-saxonne. Mais cela n’empêche pas le marché de profiter de l’occasion pour remettre un coup de pression sur l’action Apple.
Le titre du groupe à la pomme abandonne 3,6% ce jeudi en début de séance à Wall Street, portant sa perte depuis le début de l’année à plus de 10%, quand d’autres big tech comme Microsoft et Meta prennent respectivement 13,8% et 44% sur l’ensemble de 2024.
Le repli de ce jeudi survient après que le département américain de la Justice (DoJ) a ouvert formellement, jeudi après-midi, une enquête contre Apple pour pratiques anticoncurrentielles.
« Apple maintient illégalement un monopole sur les smartphones en imposant de manière sélective des restrictions contractuelles aux développeurs et en leur refusant des points d’accès essentiels », a accusé le DoJ dans son communiqué.
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Un litige qui va durer des années
« Apple compromet les applications, les produits et les services qui permettraient aux utilisateurs d’être moins dépendants de l’iPhone, de promouvoir l’interopérabilité et de réduire les coûts pour les consommateurs et les développeurs », poursuit le département américain de la Justice.
« Apple exerce son pouvoir de monopole pour soutirer davantage d’argent aux consommateurs, aux développeurs, aux créateurs de contenu, aux artistes, aux éditeurs, aux petites entreprises et aux commerçants, entre autres », peut-on également lire dans la communication de l’organisation américaine.
« Alors que le département de la justice a déposé trois plaintes contre Apple au cours des 14 dernières années, ce serait la première fois qu’il s’attaquerait à la position dominante de Cupertino et à son modèle économique de base avec l’iPhone et son écosystème App Store », a expliqué l’analyste de Wedbush, Dan Ives dans une note publiée en anticipation de cette décision.
« Nous ne nous attendons pas à un changement de business model pour l’instant, mais Apple va clairement devoir trouver un moyen de régler cette affaire, de payer une lourde amende et de trouver un compromis avec les développeurs sur la structure de l’App Store à l’avenir », poursuit l’expert.
Chine et faiblesse de l’IA
L’année 2024 est pour le moment une année sans en Bourse pour Apple qui a pâti de ventes décevantes en Chine, pays qui représente 20% de ses revenus environ et où Huawei lui mène la vie dure.
La faible exposition d’Apple à l’intelligence artificielle générative, grande tendance à Wall Street ces derniers mois, a également pu peser, le marché jugeant Microsoft et évidemment Nvidia plus prometteurs en la matière.
Les plus optimistes, comme Bank of America, estiment qu’Apple pourra renverser la vapeur en dévoilant des technologies -un nouveau smartphone, de nouveaux systèmes d’exploitation – enrichies à l’IA. Mais jusqu’ici, l’absence d’annonce du groupe pour capitaliser sur l’IA peut créer de l’impatience chez les investisseurs.
« À tort ou à raison, Apple doit montrer qu’elle est toujours pertinente dans un monde où les investisseurs veulent de l’IA », soulignait début mars Kim Forrest, directeur des investissements chez Bokeh Capital Partners LLC, cité par Bloomberg.
L’agence de presse a toutefois rapporté la semaine dernière qu’Apple était en discussions avec Google pour obtenir une licence de sorte à intégrer la technologie « Gemini AI », l’outil d’intelligence artificielle générative, dans l’iPhone.
Tim Cook, le directeur général d’Apple, a également prévenu que la société en dirait davantage au cours de l’année sur ses plans pour surfer sur l’essor de l’IA.
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
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