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Publié le 5 juil. 2023 à 18:01Mis à jour le 5 juil. 2023 à 18:14
Qui pour succéder à Geoffroy Roux de Bézieux ? Le Medef va désigner ce jeudi son nouveau dirigeant, après une campagne terne qui n’a pas éteint tous les doutes autour d’une organisation patronale faisant désormais face à un contexte politique bien moins porteur.
Ouvert ce mercredi en fin de journée à 18 heures, le scrutin doit se conclure moins de 24 heures plus tard, à 11h30, avant la proclamation du résultat à midi. Un timing très balisé, comme semble l’être l’issue du vote : Patrick Martin fait figure d’écrasant favori face à Dominique Carlac’h aux dires de tous les observateurs, qu’ils soient partisans d’un camp ou de l’autre.
Etiquette de favori
L’actuel président délégué depuis 2018 était déjà parti avec cette étiquette dans le dos lors du début de la campagne le 6 mars dernier. Cinq années à labourer le terrain et les Medef territoriaux – qui concentrent désormais 40 % des voix, contre 30 % en 2018 – lui avaient donné une longueur d’avance. Et ce d’autant que son principal challenger – Alexandre Saubot – a finalement renoncé. Sa campagne solide et sa maîtrise des dossiers ont dissipé une partie des doutes qui subsistaient sur sa capacité à endosser le costume de numéro un.
Face à lui, Dominique Carlac’h – déjà candidate en 2018 et depuis porte-parole de l’organisation patronale – est partie de plus loin. Trop ? « Elle voulait incarner une forme de rupture avec l’ère de Geoffroy Roux de Bézieux, mais pour cela il aurait fallu avoir un programme plus disruptif ou bien partir des instances du Medef un an plus tôt », estime un dirigeant de fédération professionnelle.
Son début de campagne sur des thèmes sociétaux a fait lever quelques sourcils au Medef, tant ceux-ci ne sont pas forcément la priorité des grands électeurs de ce scrutin qui ressemble beaucoup aux sénatoriales.
Beaucoup d’observateurs jugent toutefois qu’elle est montée en puissance depuis mars. « Elle sait incarner, sans doute plus que Patrick Martin », reconnaît un dirigeant de l’organisation patronale, qui juge que « la campagne n’a rien entraîné d’irréparable entre les deux camps ».
Les curiosités de la démocratie patronale
Une surprise est-elle malgré tout possible ? « C’est improbable mais pas exclu, avec un mode de scrutin très curieux », reconnaît un vieux routier du Medef. Le nombre de votants (1.123 au total) a été doublé par rapport à 2018, ce qui rend la discipline de vote plus incertaine.
Autre curiosité de la démocratie à la sauce Medef, chaque fédération professionnelle ou territoriale se voit attribuer un nombre de grands électeurs en fonction de ses cotisations. Mais le dirigeant de chaque fédération peut très bien choisir ensuite lui-même ses grands électeurs, voire négocier pour voter à leur place. Des procurations sont également possibles, quand bien même le scrutin est électronique et aurait donc dû permettre de se passer de cette possibilité.
« En 2018, les grandes fédérations avaient multiplié les mails de rappel pour faire respecter les consignes de vote. C’est moins le cas cette année », relève également un très bon connaisseur du Medef.
Campagne terne
Ces dernières péripéties interviennent au terme d’une campagne jugée terne par la plupart des observateurs. « Ça a été tranquille, presque trop, avec un intérêt assez limité du milieu patronal. Il faut espérer que ce désintérêt ne porte pas sur le Medef lui-même », souligne un acteur de poids de l’organisation.
Ce n’est pas la première fois que la raison d’être du syndicat patronal est questionnée à l’occasion de l’élection de son président. Le fait est que les grands patrons sont de plus en plus tournés vers l’Afep – le lobby des 115 principales entreprises françaises – tandis que la CPME a pris plus d’ampleur encore depuis la crise sanitaire. Coincé entre les deux, le Medef doit donc faire la preuve de son utilité et de son influence.
Et ce alors même que le successeur de Geoffroy Roux de Bézieux devra faire face à des vents politiques nettement moins porteurs. « Il va falloir lutter pour que la politique de l’offre ne soit pas détricotée », reconnaît une dirigeante.
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