[ad_1]
(BFM Bourse) – Le groupe de distribution a publié une marge opérationnelle courante un tantinet sous les attentes en 2023. Mais sa génération de trésorerie a pris de vitesse les analystes et permet à Carrefour de revoir à la hausse sa politique de retour à l’actionnaire.
Si Carrefour subit comme ses autres rivaux la forte pression concurrentielle de Leclerc en France, le groupe passe toutefois sans encombre l’épreuve des résultats annuels.
Seul grand distributeur à être côté sur les indices parisiens majeurs, le créateur de l’hypermarché a publié ses comptes annuels mardi , après la clôture du marché.
Et pour l’heure la société dirigée par Alexandre Bompard ravit les investisseurs: l’action s’adjuge 5,4% vers 11h50 ce mercredi, signant la plus forte progression du CAC 40.
À lire aussi
>> Accédez à nos analyses graphiques exclusives, et entrez dans la confidence du Portefeuille Trading
La France déçoit sur la croissance
Les résultats à proprement parler montrent quelques aspérités. Au quatrième trimestre, Carrefour a enregistré une croissance de 10,2% en données comparables (*) à 25,06 milliards d’euros, un montant très légèrement inférieur aux attentes, selon Stifel. Cette forte croissance est surtout due à la méga-inflation en Argentine, qui dépasse les 250%. Carrefour a ainsi dégagé des revenus en hausse de 193% dans le pays en données comparables.
Le point notable est que le chiffre d’affaires en France déçoit, avec une croissance de 1% contre 2% attendu par les analystes en moyenne, note Stifel.
« Dans un marché marqué par la poursuite du ralentissement de l’inflation alimentaire et des volumes toujours sous pression, les ventes progressent dans l’ensemble des formats. La croissance est portée par les ventes en alimentaire (+1,9% en données comparables), tandis que les ventes de non-alimentaire sont en retrait sur le trimestre (-5,8% en données comparables) », explique Carrefour.
Les hypermarchés (+0,3%) et supermarchés (+0,6%) ont enregistré une timide croissance au contraire des formats de proximité (Carrefour Express, City, Montagne, 8àHuit etc…) qui ont progressé de 3,2% sur le trimestre.
Une rentabilité un peu juste
A contrario, la France surpasse les attentes au niveau de la rentabilité. Sur l’ensemble de 2023, cette fois, Carrefour a dégagé dans l’Hexagone un résultat opérationnel courant de 988 millions d’euros, quand le consensus se situait à 954 millions, selon Oddo BHF. La marge du groupe est ainsi passée de 2,2% en 2022 à 2,6% en 2023, ce qui représente une cinquième année d’amélioration consécutive.
La France « aura au moins bénéficié de son positionnement prix élevé tout au long de l’année, qui lui avait couté des parts de marché ( avec selon Kantar un recul de 0,6% en janvier), malgré un début de repositionnement au quatrième trimestre », analyse Oddo BHF.
Mais la rentabilité globale de Carrefour a été plombée par l’Europe hors France, avec un résultat opérationnel courant de 604 millions d’euros, stable sur un an, contre 640 millions d’euros attendus par le consensus. Carrefour explique avoir souffert en Pologne où il enregistre un repli significatif de sa rentabilité, « sur une base 2022 élevée, marquée par les conséquences de la guerre en Ukraine ». L’activité en Pologne en 2022 avait notamment été marquée par les répercussions liées à l’arrivée des réfugiés ukrainiens dans le pays.
In fine, le résultat opérationnel courant de Carrefour en 2023 déçoit un peu. Cet indicateur s’élève à 2,264 milliards d’euros en baisse de 4,7% sur un an en données et hausse de 9,8% hors effets de changes, contre un montant de 2,28 milliards d’euros attendu par les analystes.
Un cash-flow inattendu
Si les résultats sont donc mi-figue mi-raisin, la bonne surprise provient de la génération de cash. Carrefour a explosé le consensus en dégageant un cash-flow libre net de 1,622 milliard d’euros l’an passé contre 1,26 milliard d’euros en 2022. Les analystes attendaient une génération de trésorerie de seulement 1,3 milliard d’euros.
Oddo BHF évoque un « niveau inattendu ». « Si une part importante provient d’une gestion du besoin en fonds de roulement (+0,7 milliard d’euros, niveau très élevé) au cordeau, en particulier sur les stocks non-alimentaires, des effets one-off (exceptionnels, NDLR) viennent également le booster, comme des crédits d’impôts (0,1 milliard d’euros), moins de restructurations (0,1 milliard d’euros), davantage de cessions d’actifs (+0,1 milliard d’euros) », décrypte le bureau d’études.
Selon Morgan Stanley, la direction du groupe a expliqué que l’amélioration du besoin en fonds de roulement en 2023 était « pérenne », c’est-à-dire qu’il n’y aura pas de contrecoup en 2024.
Le groupe est en avance sur sa trajectoire pour atteindre son objectif 2026, à savoir atteindre un flux de trésorerie libre net supérieur à 1,7 milliard d’euros.
Cette forte génération de cash permet au groupe de livrer une autre bonne surprise: le retour à l’actionnaire. Certes, Carrefour a annoncé une enveloppe de rachats d’actions de 700 millions d’euros, contre 800 millions d’euros il y a un an, lors de la publication des résultats annuels 2022. Mais, en parallèle, le groupe augmente fortement son dividende, à 87 centimes par action au titre de 2023, contre 56 centimes au titre de 2022.
Oddo BHF calcule que le groupe va ainsi rendre environ 1,3 milliard d’euros de cash à ses porteurs contre 1,2 milliard d’euros au titre de 2022. Ce changement de politique de retour à l’actionnaire, avec davantage de dividendes, « traduit une confiance du groupe sur la récurrence de ses résultats », apprécie le bureau d’études. « La politique amicale du groupe envers ses actionnaires s’intensifie », abonde Stifel.
D’autant que Carrefour a confirmé son engagement d’une croissance annuelle de son dividende d’au moins 5% pour « les prochaines années » sur cette base rehaussée.
Le Brésil comme vent porteur en 2024
Concernant l’année en cours, Carrefour a déclaré durant une conférence avec des analystes qu’il prévoyait d’augmenter son résultat brut d’exploitation (Ebitda) et son résultat opérationnel « avec un bénéfice en hausse en France malgré la poursuite attendue des investissements en faveur de la compétitivité », rapporte UBS. Les perspectives « ont l’air solides », note Morgan Stanley.
« Nous confirmons notre thèse constructive (sur l’action Carrefour, NDLR) malgré une certaine prudence pour l’Europe (ralentissement de l’inflation, forte concurrence, rebond incertain des volumes) en nous basant sur le Brésil avec des nouvelles positives de l’intégration de Grupo Big (un distributeur brésilien racheté en 2022 par Carrefour, NDLR) », conclut Stifel, à l’achat sur le dossier.
Oddo BHF a de son côté confirmé son opinion à « surperformance » en raison de la valorisation historiquement faible du groupe, l’action s’échangeant moins de 8 fois les bénéfices attendus sur douze mois. Mais le bureau d’études a ajusté sa cible à 18 euros contre 20 euros précédemment. Ce pour tenir compte d’une séquence de résultat opérationnel courant « pas aussi bonne, chaque année un pays étant moins bon que prévu et les parts de marché France restent sous pression (de Leclerc) », explique-t-il.
Dans une récente note, HSBC se montrait de son côté très positif, jugeant que la qualité de l’equity story (l’histoire que raconte une société au marché pour le séduire) « ne se reflète pas dans la valorisation actuelle ». « Carrefour est en train de se rapprocher des meilleurs de la classe » dans le secteur, estimait la banque sino-britannique.
« Pour 2024, le groupe devrait récolter les fruits de la montée en puissance de l’intégration de Grupo Big au Brésil et renforcer son activité en France avec l’intégration de Cora (60 hypermarchés Cora et 115 supermarchés Match, NDLR) et des magasins rachetés à Intermarché (une trentaine de magasins, NDLR), fait valoir HSBC.
(*) Avant application de la norme comptable IAS 29
Julien Marion – ©2024 BFM Bourse
Vous suivez cette action ?
Recevez toutes les infos sur CARREFOUR en temps
réel :
[ad_2]
Source link