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Un vent d’euphorie souffle sur les Bourses mondiales. Dopés par les bons résultats des entreprises au titre de 2023 et par les promesses de l’intelligence artificielle, Wall Street et les Places européennes ont volé de record en record cette semaine.
Après une première série de sommets boursiers lundi , les marchés se sont momentanément calmés, lorsque les chiffres de l’inflation américaine (plus élevée que prévu en janvier, à 3,1 %) ont éloigné l’horizon de la première baisse des taux de la Fed. Mais les investisseurs ne se sont pas laissé gâcher la fête très longtemps. Les indices sont rapidement repartis à la hausse et ont établi de nouveaux records.
Aux Etats-Unis, le S&P 50 a terminé la semaine au-dessus des 5.000 points, après un pic à près de 5.030 points jeudi. En Europe, le CAC 40 a franchi la barre des 7.700 points jeudi et inscrit deux records de clôture d’affilée. L’indice phare de la cote parisienne a fini vendredi à un nouveau sommet de 7.768 points, après avoir touché les 7.800 points en séance.
Tensions sur les taux
Contrairement à ce qui se passait en 2022 et 2023, les actions se montrent relativement insensibles aux tensions sur les taux. Depuis fin décembre, les rendements obligataires à 10 ans ont remonté de près d’un demi point de pourcentage aux Etats-Unis et en Europe, ce qui n’a pas empêché le S&P 500 de progresser de 5 % et le Stoxx 600 de près de 3 %.
Seules semblent désormais compter les prouesses des géants de la « tech » américaine. Le parcours des « Sept magnifiques », comme on les surnomme, est impressionnant. Depuis le début de l’année, ils ont pris en moyenne 12 %. Une moyenne surtout tirée par les performances de Meta (+34 %) et de Nvidia le spécialiste des puces, dopé à l’intelligence artificielle, qui s’est envolé de 47 %.
Et les investisseurs continuent à alimenter la hausse. Cette course effrénée les a conduits à orienter 60 milliards de dollars vers les fonds actions ces quatre dernières semaines, des flux inédits depuis deux ans. Ils alimentent en particulier les fonds spécialisés dans les valeurs « tech », auxquels ils ont encore apporté 2,3 milliards de dollars la semaine dernière.
Bulle de la tech
Devant une telle euphorie, certains observateurs commencent à faire le parallèle avec la bulle du début des années 2000. Dans une note de recherche, Michael Hartnett, le stratège star des marchés de Bank of America, compare la situation de la tech américaine aujourd’hui aux précédentes bulles. Pour lui, les « Sept magnifiques » approchent des niveaux auxquels la bulle pourrait éclater, mais ils n’y sont pas encore. Leur valorisation est certes très élevée, mais avec un PER (cours rapporté au bénéfice par action) moyen de 45, leurs multiples restent inférieurs à ceux des actions japonaises en 1989 (67 fois le BPA) ou du Nasdaq en 2000 (65 fois).
Les bulles éclatent souvent sous l’effet de la remontée des taux. Pour l’équipe de BofA, il faudrait que les taux réels (taux nominaux défalqués de l’inflation) américains à 10 ans dépassent 2,5 % ou 3 % pour commencer à faire douter les fans de la tech. Or ils évoluent actuellement autour de 2 %.
Enfin, l’ampleur de la hausse depuis le dernier creux de marché ne paraît pas encore critique. Depuis décembre 2022, les Magnificent Seven ont gagné environ 140 %. Le Nasdaq avait rebondi de 190 % lors de la bulle Internet et les FAANG de 230 % juste après la pandémie de Covid.
Attrait de l’Europe boursière
Dans ce contexte, l’Europe boursière pourrait retrouver un certain attrait pour les investisseurs. « Le secteur technologique est gonflé à bloc. Il pourrait commencer à montrer des signes de fatigues et être sujet à des prises de bénéfices », souligne Emmanuel Cau, chez Barclays. Il est en effet dominé par le fameux FOMO (fear of missing out), c’est-à-dire la peur des investisseurs de rater la hausse, « et ignore quelque peu la remontée des taux ». A l’inverse, le rally du marché européen est moins concentré sur une poignée de valeurs d’un même secteur.
De plus, les actions européennes ont rarement été aussi peu chères par rapport aux actions américaines, même en faisant abstraction des valeurs de la « tech ». « Les multiples de valorisation [en multiple des bénéfices, NDLR] des valeurs de la zone euro sont 30 % inférieurs à ceux du S&P 500 hors tech. Il faut remonter à 2011, au moment de la crise de la zone euro pour trouver un tel décalage », observe Emmanuel Cau.
Granolas
L’Europe dispose, en outre, de locomotives puissantes. En 2020, la banque Goldman Sachs a regroupé les plus grandes capitalisations européennes sous l’acronyme de « Granolas ». Au nombre de 11 – GSK , Roche, ASML, Nestlé, Novartis, Novo Nordisk, L’Oréal, LVMH , AstraZeneca, SAP et Sanofi -, elles représentent un quart de la capitalisation du Stoxx 600 et expliquent 60 % des gains de l’indice en 2023. « Le parcours boursier de ces valeurs explique une grande partie de la performance des indices européens », selon l’équipe de Guillaume Jaisson et Peter Oppenheimer.
Leurs atouts ? Elles sont valorisées 20 fois leurs bénéfices, c’est-à-dire bien moins que les Sept magnifiques. Leurs revenus croissent de 5 % par an, bien plus que les autres valeurs européennes. Leurs bilans sont sains, elles réinvestissent une part importante de leurs cash flows et leurs marges sont parmi les plus élevées et les plus stables du marché. « Ce sont des sociétés qui s’en sortent particulièrement bien en période de croissance faible », ajoutent les analystes. Et cerise sur le gâteau, elles distribuent des dividendes : ils représentent en moyenne 2,5 % de leur cours de Bourse contre 1,5 % pour le S&P 500 et 0,3 % pour les Sept magnifiques.
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