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Dans les années 1990, à perte de vue s’étend une vaste zone aride et poussiéreuse. Vingt ans plus tard, cette désolation a laissé la place à un paysage verdoyant. Entouré du Fleuve jaune, le plateau de Loess, berceau culturel et historique de la Chine, renaît grâce au volontarisme du gouvernement chinois aidé de la Banque mondiale .
A l’origine, le projet était d’assurer la sécurité alimentaire et d’éviter les inondations. Construction de terrasses pour éviter les glissements de terrain et mieux filtrer l’eau, plantation d’espèces adaptées au climat local, contrôle des pâturages, construction de petits barrages pour éviter les inondations et stocker l’eau.
Au total, près de 4 millions d’hectares sur le plateau ont repris vie. C’est l’un des nombreux exemples prouvant que la désertification n’est pas une fatalité. En publiant, mardi, un rapport consacré à l’usage qui est fait des ressources naturelles dans le monde (l’eau, l’air, les terres arables, les forêts, les mines…), la Banque mondiale assure que les défis tels que le changement climatique, la sécurité alimentaire et hydrique peuvent être surmontés.
Mais pour ce faire, l’ensemble des pays doivent exploiter leurs ressources naturelles de manière plus efficace. Et c’est « possible sans sacrifier l’environnement ou la prospérité humaine », assène l’institution multilatérale.
Le désastre de Haïti
A l’inverse de ce projet chinois, cette dernière pointe la gestion désastreuse des ressources naturelles à Haïti. Pendant des décennies, le pays n’a cessé de défricher et de dégrader ses terres, entraînant une perte presque complète de ses forêts naturelles et une baisse de la capacité de production des terres arables. Aujourd’hui, une grande partie du territoire est faite de prairies. Elles produisent peu ou sont stériles. La biodiversité s’est dégradée, de même que les capacités de séquestration du carbone de la zone.
Pour la Banque, le pays pourrait augmenter sa production sans impact sur l’environnement. Et, en replantant des forêts et en gérant mieux ses terres, Haïti pourrait plus que doubler ses capacités de séquestration des gaz à effet de serre sans pour autant réduire sa production agricole.
Il y a des mesures que les pays peuvent prendre maintenant pour donner à leur population une vie meilleure tout en maintenant une planète vivable.
Richard Damania (Banque mondiale)
Les travaux de la Banque mondiale montrent qu’ « il y a des mesures que les pays peuvent prendre maintenant pour donner à leur population une vie meilleure tout en maintenant une planète vivable », est persuadé Richard Damania, économiste en chef pour le développement durable de la Banque. C’est vrai pour la plupart des pays à faible revenu. Il y existe des possibilités d’améliorer à la fois la production et l’environnement sans conséquences négatives sur l’un comme sur l’autre.
Mauvais prix
L’un des problèmes actuels vient du fait que le capital naturel est régulièrement sous-évalué ou gratuit. Ce qui conduit à une mauvaise utilisation. Un « mauvais » prix implique également que ces ressources sont rarement allouées de manière à maximiser la valeur qu’elles pourraient produire.
Un exemple : la gratuité de l’eau pour l’irrigation ne conduit pas à un usage des plus productifs. « La conséquence est un épuisement et une dégradation bien au-delà de ce qui serait considéré comme économiquement avantageux », alerte la Banque.
Des solutions existent. Au niveau mondial, par exemple, une utilisation plus efficace des terres pourrait permettre de séquestrer 85,6 milliards de tonnes supplémentaires de carbone sans impact économique. Ce total équivaut à environ deux ans d’émissions mondiales au rythme actuel.
Le défi de la population mondiale
De même, la Banque assure qu’une meilleure gestion des terres et de l’eau pourrait générer une augmentation des revenus annuels de l’agriculture, des pâturages et de l’industrie forestière d’environ 329 milliards de dollars. Une telle augmentation serait suffisante pour alimenter la population mondiale jusqu’en 2050, l’année où la population mondiale atteindrait le chiffre record de 10 milliards de personnes .
La croissance économique, au cours du siècle dernier, a permis de sortir des milliards de personnes de la pauvreté tout en relevant leur niveau de vie. Mais, avertit la Banque, elle a également provoqué pollution de l’air, déforestation, dégradation des sols, destruction des zones humides, réduction de la fertilité des terres et perte de biodiversité. A lui seul, le changement d’affectation des terres a libéré 4,8 milliards de tonnes de carbone chaque année dans l’atmosphère depuis 1900. Le capital naturel, autrefois abondant, est en déclin presque partout sur terre. Il est temps que cela change.
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