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Etre financièrement sur le fil et donc subir des frais d’incidents bancaires ; habiter dans une zone où la voiture est indispensable et avoir une vieille voiture qui consomme beaucoup et tombe en panne ; ne pas pouvoir acheter de grosses quantités de nourriture en promotion et donc payer le prix fort ; habiter dans une passoire thermique et donc voir ses dépenses d’énergie flamber ; fonctionner avec des cartes téléphoniques prépayées… Etre pauvre, ce n’est pas seulement avoir un revenu très faible, c’est aussi payer un même bien ou service plus cher que le consommateur « médian ».
Cela fait plus de dix ans que ce phénomène de « double pénalité » a été mis en lumière et que travaille sur le sujet l’Action tank entreprise et pauvreté, créée à l’initiative de l’ancien PDG de Danone Emmanuel Faber et de Martin Hirsch, passé notamment par la fondation de l’Abbé Pierre et le haut-commissariat aux Solidarités actives contre la pauvreté. « Ce n’est ni une question d’information ni d’éducation, c’est un problème d’accès et de structure des prix », pointe ce dernier.
11 types de dépenses identifiés
Cette association a rendu publics ce mardi des travaux quantitatifs et qualitatifs qui montrent que, loin de diminuer, le problème s’est encore amplifié avec l’inflation.

Onze types de dépenses ont été identifiés comme sources potentielles d’une double peine pour les plus pauvres : le loyer, l’énergie, la mobilité, les assurances, les emprunts, la santé, l’équipement, les télécoms, les frais bancaires et l’alimentation. Quatre types de mécanismes ont été mis en lumière : un effet volume avec des coûts fixes plus importants, un effet d’exclusion avec un accès à des biens de moindre qualité, un manque d’information ou des biais cognitifs et un effet de localisation.
745 euros annuels pour les 10 % de ménages les plus pauvres
En 2023, la double pénalité a atteint 745 euros pour les 10 % de ménages les plus pauvres et 640 euros pour ceux du deuxième décile, soit les 10 % juste au-dessus. Le poids sur leur budget est colossal : ces sommes représentent respectivement 12 semaines d’approvisionnement alimentaire pour le premier décile et 8 semaines pour le deuxième, en moyenne.
Ceci est une moyenne et les travaux publiés ce mardi font apparaître de profondes différences géographiques. Selon ces analyses, la région la plus confrontée à une double pénalité élevée est l’Ile-de-France. Une grande majorité des départements le plus défavorisés s’y situe d’ailleurs : Yvelines, Val-d’Oise, Essonne, Seine-et-Marne, Hauts-de-Seine et Val-de-Marne. La Haute-Garonne, le Rhône, la Loire-Atlantique et l’Isère sont aussi plus touchés.
Leviers réglementaires et leviers privés
Aides aux logements, complémentaire santé solidaire pour les allocataires du RSA, offre bancaire « client fragile »… Des dispositifs existent pour réduire la double pénalité des plus pauvres et certains sont déjà activés. Mais il faut aller plus loin, souligne l’Action tank. Parmi les leviers identifiés figurent la réduction du taux de non-recours aux aides personnalisées au logement et le renforcement de la garantie Visale.
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